Charles Melman nous a quitté, laissant la sérénité d’une voix sur son répondeur, annonçant qu’il était possible de lui parler à un nouveau numéro. Je n’ai pas osé l’appeler.

Depuis 2002, l’ACCUEIL renouvelé de Charles Melman à chaque séance, et ce malgré les conditions entre Nice et Paris, les vols au petit matin pour être présente dans sa salle d’attente dès 8H30 restera pour moi fondateur de l’inscription de mon désir d’analyste auprès de mes patients mais aussi pour l’enseignement de la psychanalyse au sein de l’ASSOCIATION LACANIENNE INTERNATIONALE, avec ceux qui désormais sont des amis et soutiendront , je n’en doute pas l’idée qu’il se faisait de la politique de notre Association.

A chaque rencontre tout au bout de la rue des Archives, la présence réelle, et le silence de Charles Melman résonnait pour moi, et son enseignement à chacune de ses interventions dans les journées, les séminaires, prenait acte dans une articulation qui autorisait à son tour la transmission de la psychanalyse dans ce parlé-écrit que Lacan dans ses séminaires nous avait fait entendre.

Son rapport et son apport inédit aux textes de Freud, de Lacan, à la clinique contemporaine ne faisait pas de nous des DISCIPLES mais nous obligeaient à aller bien plus loin et à interroger le Réel de la structure, et notre responsabilité de cliniciens.

Je garderai ces dernières paroles, de juillet 2022, puis de septembre 2022, interprétations qui j’espère feront longtemps des vagues pour moi, sur la question de la Liberté et du Bien, pas plus pour autrui que pour soi-même.

Questions d’Ethique et d’Amour de transfert.

Merci Monsieur Melman.