


Une révolte populaire, violente et couronnée de succès, éclate à Bahia en octobre 1836 contre la loi qui interdisait les sépultures dans les églises. Il a fallu l’épidémie de choléra vingt ans après, pour que la culture religieuse et funéraire de l’époque finisse pour accepter cette loi, et avec elle une désacralisation, une médicalisation de la mort qui finit par transformer en menace terrible ce qui auparavant était une fête baroque.
Deux siècles après, où en sommes-nous ? Qu’est-ce que cette pandémie d’aujourd’hui vient révéler, voire exacerber de notre rapport au corps, à la mort et au deuil ?
Si dans nos sociétés modernes la mort était jusqu’à alors radicalement séparée de l’espace des vivants et plutôt escamotée, voilée, voire censée être maitrisée, comment faisons-nous quand elle vient coloniser l’espace, public et privé, dans un dévoilement brutal du réel ? Quels moyens subjectifs trouvons-nous pour y faire face ? Comment faisons-nous lorsque le travail de deuil n’a plus le temps ni les mêmes moyens de s’inscrire ?
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