Psychose toujours
J’ai proposé une définition de la psychose fondée non sur la cause hypothétique mais sur un trait clinique caractéristique assez général, semble-t-il : le défaut de division du sujet par rapport au message reçu de l’Autre. Mise en continuité donc du réel avec le symbolique qui fait que ça parle dans la tête, avec le sujet, mais aussi avec des intrus, aussi nombreux et divers que les espaces qui peuvent s’ouvrir dans la chaîne dès lors que s’expose à être rompue une continuité fragilisée par le défaut du trou unique où ont à se tenir l’instance phallique et l’objet a, garant du sens.
Lorsque Lacan dit que ce qui est forclos du symbolique reparaît dans le réel, qu’est-ce qui reparaît avec la forclusion du nom-du-père ?
Nous avons tendance pour notre part à le situer dans la constance de l’exclusion signifiée par les voix au sujet, comme s’il n’avait pas légitimité à être là. Si le délire hallucinatoire a donc paradoxalement un sens, c’est celui du défaut de domicile du sujet.
Se pose donc bien "la question préliminaire à tout traitement possible de la psychose" et que je reformulerai ainsi : la mise en place d’un transfert peut-elle creuser les fondations d’un domicile, serait-il voué à ne pouvoir être symbolisé ?
Charles Melman
19 septembre 2018