Ce que je pourrais dire le 6 mai
Nous sommes à l’époque de la dissolution des certitudes et de la crise des identités.
C’est le moment choisi par quelques-uns chez nous pour inviter l’Association nommée lacanienne à changer de référent ou à se disloquer : pluralisme des théories toutes bonnes et participation d’autres associations à sa direction.
Cette invitation publique à se tirer une balle dans la tête ne semble pas avoir provoqué une grande émotion, publique précisément.
En revanche pour certains c’est la lettre, pourtant amicale comme toujours, du Président qui fait palpiter.
Qu’est-ce que ça cache ? Qu’est-ce qu’il veut ? N’ai-je pas prouvé la réalité de mon engagement ? Etc… Fouchtra !
En réalité le seul élément gênant de cette réaction est la défiance dont elle témoignerait.
Certes il y a des mécontentements dans tout groupe humain. Mais la direction du nôtre a-t-elle jamais failli dans l’exécution de sa tâche ?
C’est bien cette dernière qu’il s’agit de réaffirmer avec le ré-engagement demandé à chacun.
D’autant que je compte bien, le temps est venu, transférer le poids de ma charge à l’ensemble des collègues. Chacun aura à contribuer à la validation de sa place par son boulot. À un colloque de l’École Freudienne de Paris à Strasbourg sur les psychothérapies, la discussion vint sur le pouvoir jugé exorbitant exercé par Lacan [1]. Je fis remarquer que si les travailleurs sont exploités par un patron, nous étions nous à exploiter un unique travailleur, à vivre de son travail, comme si nous étions ses patrons. Ça a fait rire. À bientôt
Ch. Melman – le 23 avril 2018
[1] Pouvoir par son enseignement, jamais directorial. Et dont il est élémentaire de remarquer que personne n’est contraint de le suivre. C’est pourquoi chez nous on peut aller ailleurs.