Lacan technicien
Pour assurer la survie de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse menacée de disparaître faute de financement, j'avais proposé la tenue d'un colloque où des analysés de Lacan seraient venus faire état de sa technique. Chacun en effet n'en connaît rien que de personnel et il eut été intéressant de savoir si ses principes étaient généraux.
Bravement, comme souvent, je fis état dans mon exposé d'au moins deux traits inscrits dans mon expérience.
1er) l'insistance, par des proximités physiques, à faire s'exprimer la part homosexuelle associée à toute affirmation virile
2é) le désir produit chez l'analysant de se faire le serviteur du Maître.
N'imaginez pas que la confiance dans l'attente d'un retour ainsi exprimée eut la moindre chance d'être satisfaite.
L'auditoire, enfin nombreux pour une fois, n'eut droit de la part de mes collègues invités qu'à des escamotages sans intérêt.
Il faut croire pourtant que le titre du colloque suffit à paraître valoir, puisque les communications, sans intérêt, rassemblées par Safouan furent publiées sous le patronage et le nom d'Alain Didier Weill, qui n'avait jusque-là en rien contribué.
Ma contribution, que j'avais bien sûr, retirée de cette publication, servit ainsi à maintenir à flot une Fondation dont l'emblème, comme celui que j'avais trop connu à l'École Freudienne, l'était effectivement, blême.
Notre ami Roland Chemama, qui fut ensuite propulsé à sa tête, saura-t-il lui redonner quelque couleur ?
Ch. Melman - 21 mars 2018