Du vent
Le comportement de ses élèves, à l'École Freudienne comme au dehors, m'avait souvent fait m'interroger sur le résultat des cures opérées par Lacan.
Elles semblaient plus en effet permettre le libre cours de la névrose que sa résolution.
Quelle résolution d'ailleurs si l'on admet que le fantasme est protégé contre la dialectisation, qu'il règle, et donc sans offrir de moyen à une dérégulation ? Mais pas sans la possibilité qu'advienne une division, celle du sujet, à l'égard de signifiants que leur support du fantasme rend performatifs : ce que Lacan est venu à appeler "la passe".
On pouvait trouver baroque le spectacle d'une collectivité de spécialistes des lois générales de l'ICS habités par la passion d'affirmer la singularité absolue de leur subjectivité.
Car la subjectivité, c'est ça ; du vent, qui souffle d'autant plus fort qu'il veut faire croire à la sainteté de la bouche qui l'exhalerait.
Justification de la trahison, à l'égard d'un père assez faible pour laisser le sujet en souffrance de ne pouvoir compter que sur lui-même.
On a trahi allègrement autour de Lacan, vivant ou mort, pas de différence, le con servant ici de substitut à la bouche puisque si la voix est, par essence phallique, celle du traître, pour être séductrice, n'a rien produit sinon le petit réchauffement qu'on relève dans les chapelles.
Comme le disait Lacan enseignant : "mon seul tort est d'être là", puisque, stupide, il n'était pas parvenu à exister en forme de courant d'air, pour faire plaisir.
Ch. Melman - 17 mars 2018
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