Lettre à Charles Melman
Lettre à Charles Melman
Cher Monsieur,
On dit que l’Autre n’existe pas… Est-ce bien vrai ? Mais alors, comment nommer ce drôle de vide qui vient de se creuser à l’annonce de votre décès ?
Oui, la place est maintenant vide, aucun Autre que vous pour l’occuper. Vous nous avez laissé à ce point d’acte et d’impasse : analyse finie ou analyse infinie ?
Ma traversée je l’ai faite avec vous, oui, j’ai trouvé un terme, un terme que je peux qualifier de satisfaisant jusqu’ici, vous vous souvenez ? Cela remonte à 2012, nous étions à l’époque à travailler RSI, la question se posait là, dans ce Séminaire, et en même temps, à la fin de ma cure, qu’est-ce un père ? Il relève du UN ou du trou ? J’ai penché pour le père comme trou, et vous m’avez dit, à ce moment-là de l’acte : « ça reste à démontrer » ! Nous y sommes. Puis on dit aussi la liquidation du transfert… Là aussi, drôle de truc... Oui, et on s’en sort avec le transfert de travail ! Et encore...
J’ai juste envie de vous dire, que l’amour de transfert est toujours là, intact. C’était une chance cet amour, un amour décisif, un de ces amours qui fait sortir le meilleur de nous-même. Un amour qui nous plonge dans le réel de la vie. Là, où vous étiez logé.
Merci pour tout.
Thatyana