Eau prisonnière

Luminitza C. Tigirlas, Eau prisonnière, collection Poésie du XXI siècle, Jacques André éditeur, 2022.
Instants de métamorphose ajourent les poèmes de ce livre lorsque les mots libèrent une eau prisonnière, l’eau qui nous vient à la bouche avec le goût de vivre. Parfois inhibée, exclue de la mémoire, retenue et séparée dans l’écluse imaginaire du temps, c’est aussi l’eau de la soif d’amour et de l’attente ineffable.
Se tenant sur un sol instable, un corps se déploie, il se dresse vers la lumière qui nous console, nous revigore par un don de parole : des embouchures apatrides / attendent tes lèvres / pour souffler la fin de l’exode.
Luminitza C. Tigirlas, d’origine roumaine, née en Moldova orientale, est une survivante de l’assimilation linguistique dans l’URSS. Écrivaine de langue française, membre de la M-é-l, docteure en psychopathologie de Paris-Diderot Paris 7, psychanalyste trilingue à Montpellier. Elle a publié des livres de poésie dont Eau prisonnière, (Jacques André éditeur, 2022) ; Par l’aiguille du sel, (Du Cygne, 2021) ; Ici à nous perdre, (Du Cygne, 2019) ; Nuage lenticulaire, (Encres vives, 2019) ; Foherion, (Triages / Tarabuste, 2019) ; Noyer au rêve, (Du Cygne, 2018) ; des essais littéraires : Fileuse de l’invisible—Marina Tsvetaeva, (De Corlevour, 2019) ; Avec Lucian Blaga, poète de l’autre mémoire (Du Cygne, 2019) ; Rilke-poème. Élancé dans l’asphère (L’Harmattan, 2017) ; de la fiction : Le Pli des leurres, Z4 éditions, 2020.
Sites personnels :
http://luminitzatigirlas.eklablog.com/
http://www.m-e-l.fr/luminitza-c-tigirlas,ec,1490
Extrait :
Mes yeux s’habituent
à une vision tronquée
Dans le cercle périssable :
émission insonore
des mots en désertion
Mon ouïe guette
arrivages vertiges
promesses du feu
à la langue défendue
Le déminage commence
avec la première réouverture
du gouffre
Luminitza C. Tigirlas, Eau prisonnière, Jacques André éditeur, 2022, page 62.
Pour le commander :
https://www.jacques-andre-editeur.eu/auteur/luminitza-c-tigirlas/