Une gentille petite grand-mère, juive de surcroît

Une gentille petite grand-mère, juive de surcroît
Il était une fois dans un immeuble du XIè arrondissement une gentille petite mamie, appréciée pour avoir été directrice de crèche, qualifiée par son diplôme de médecin, aimée pour sa serviabilité, quoique ayant été parfois l’objet d’insultes racistes.
Connes comme toujours.
Qu’est-ce qu’était le judaïsme pour elle ? Une foi paisible, du chagrin et des cauchemars à cause de la mémoire, le sentiment du devoir vis-à-vis d’autrui, l’inquiétude pour l’État d’Israël, des fêtes aussi…
Le type qui s’est introduit chez elle au milieu de la nuit avait un peu abusé du pétard et, venu expulser Satan, la défenestra, en appelant des secours pour celle qui venait de se suicider, criait-il.
Les experts conclurent à une altération passagère du discernement et la juge, connue pour le sien, lui évita la Cour d’Assises en l’envoyant en hôpital psychiatrique. Il apparait que là, dégrisé, il va bien et on voit mal pourquoi il devrait y rester, dans l’attente toutefois de l’avis de la Cour d’Appel sur l’opportunité d’un jugement.
Voici donc un conte ordinaire, qui dit que l’assassin est la victime innocente de la levée accidentelle des inhibitions d’un racisme homicide dont il se retrouve acquitté
Au revoir, chère Sarah Halimi, coupable, elle, d’être née.