Comment faire ? (A propos de la nouvelle organisation de l’ALI)
2021

-

MELMAN Charles
Comptes-rendus institutionnels
image_print
Comment faire ?
A propos de la nouvelle organisation de l’ALI

 

Le fauteuil ne suffit pas à donner à la psychanalyse une assise. À suivre son histoire on est même surpris par la précocité et la rapidité avec lesquelles ses tenants ont œuvré pour la faire rentrer dans le domaine public de méconnaissance partagée. Lisez Anna Freud, ce que vous ne faites pas et demandez-vous, ce que vous ne faites pas non plus : y a-t-il un texte chez elle qui soit d’un psy ?

Évidemment il s’agit de se faire reconnaître par la communauté dite scientifique. Est-ce permis si c’est au prix de s’y noyer ? Un tableau figuratif s’évoque, qu’on préférera tourné face contre le mur : ces corps qui flottent ventre gonflé sur la mare culturelle piquée d’une étiquette : ex-psy.

Vous vous dites que je suis dégoutant et exagéré. Une anecdote alors. Quand Préaut a été créé une de ses gracieuses est venue me voir pour demander qu’on renonce à notre “langage”, condition explicite pour être reçu par les profs d’université. Le progrès s’est poursuivi puisque j’ai été destitué de mon titre de Président d’honneur pour satisfaire des exigences forcément croissantes. J’ai donc été vendu par des gens qui entre temps avaient mis dans leurs poches la subvention considérable que m’avaient valu la sympathie et la confiance de la Mutualité Française. Une anecdote vous dis-je et qui ne montre rien sinon la détermination à partager la saloperie de tout le monde. Un psychanalyste est-il comme tout le monde ? Assurément, à la condition d’y faire exception.

C’est là qu’est son assise, même si par définition elle n’a pas de trait qui la garantisse.

Cette garantie ne peut venir que d’une collectivité de travailleurs (qualificatif effacé aujourd’hui du lexique politico-économique) apte à produire l’exception que la technicité récuse.

Je crois à la légitimité de mon souci pour l’avenir de notre groupe.

J’ai proposé au Bureau un mode d’organisation qui double celui qui est rendu légal par la loi de 1901 par un autre mieux dérivé des principes de notre discipline. Simple puisqu’il reprend la tripartition de la démocratie, fidèle à l’esprit de son origine athénienne en assurant la vacuité du fauteuil d’un chef dont la charge est assurée à tour de rôle par les membres du Directoire.

Trois instances donc :

  1. un Directoire d’une quinzaine de membres, réuni une fois par mois, qui décide des options
  2. un exécutif, 3 membres chargés de leur application
  3. un doyennat, 5 membres, qui interpelle le Directoire et qui lors de l’AG donne une analyse du caractère psychanalytique de la démarche du groupe.

Ceci est bien sûr à mettre à l’épreuve et tant que je le pourrai j’essayerai  d’y contribuer.    

Charles Melman

2 septembre 2021

 

Composition du Directoire 

Jean-Paul Beaumont, Marika Bergès-Bounes, Jean Brini, Jean-Luc Cacciali, Yorgos Dimitriadis, Janja Jerkov, Angela Jesuino, Jean-Pierre Lebrun, Cyrille Noirjean, Thatyana Pitavy, Christian Rey, Colette Robert-Brini, Thierry Roth, Stéphane Thibierge, Anne Videau.

 

Composition de l’Exécutif

Omar Guerrero, Céline de la Rochemacé, Geneviève Schneider.

 

Composition du Doyennat 

Paul Bothorel, Patrick Guyomard, Anne Joos, Claude Landman, Bernard Vandermersch.