La newsletter de l’ AFPEP-SNPP,
A diffuser largement autour de vous !
(inscription à info@afpep-snpp.org)
Représentation de la psychiatrie : Choisir son camp ?
La formation continue et l’évaluation des pratiques sont obligatoires, de par la loi. De nombreux organismes se mettent sur les rangs et il s’agit d’assurer que ces formations soient de qualité, indépendantes, notamment de l’industrie, et compatibles avec des objectifs de politique de santé. Ce sera le rôle de la CSI*.
Le CNPP doit gouverner la formation continue et l’évaluation professionnelle des psychiatres, assurer la représentativité auprès des pouvoirs publics, dessiner les référentiels métiers. Ce n’est donc rien de moins que l’organisation du suivi de l’exercice de la psychiatrie pour les années voire les décennies à venir.
Les huit syndicats de psychiatres, la Fédération Française de Psychiatrie, le CNQSP*, et le Collège National Universitaire en Psychiatrie, désignent vingt membres constitutifs de l’Assemblée Générale du Conseil National Professionnel de Psychiatrie, selon une parité entre salariés et libéraux.
Les organismes de DPC proposeront les formations. Pour les mener à bien, ils devront obtenir l’aval de la CSI*. Les thèmes, les référentiels et listes d’experts seront proposés par le CNPP, selon une méthodologie HAS*.
La CSI*, dans ce dispositif, a donc un rôle clef, puisque c’est elle qui est censé décréter la validité scientifique d’une formation.
SPF*, CNQSP*, IDEPP*, SUP* et CNUP* d’un côté,
Le SPF et notre SNPP se trouvent donc dans des groupes opposés.
Un conflit portant sur la composition de la CSI* fait rage. C’est elle qui aura la légitimité scientifique, et établira si une formation est acceptable. L’enjeu est donc de ne pas nous laisser imposer de pseudo-formations et de pouvoir garder confiance dans les propositions qui seront faites aux praticiens.
Deux camps sont clairement opposés alors que la pluridisciplinarité devrait être de mise mais la confiance n’est plus au rendez-vous. Comment faire confiance après les évolutions récentes de la psychiatrie, qui sont, pour le moins contraires à la volonté de la grande majorité des praticiens ? Ne faudrait-il pas défendre bec et ongles les conditions de notre exercice ? Faudrait-il se prosterner devant le DSM V et sa promulgation par ordonnance ? Faudrait-il accepter de se cantonner à un rôle d’expert d’une psychiatrie stérilisée ?
L’implication des praticiens, y compris dans la formation initiale des psychiatres, est stratégique. Les universitaires refusent de céder ne serait-ce qu’une once de leur influence dans ce qu’ils considèrent être leur pré carré. Un petit pouvoir est en balance face à une nécessité de santé publique.
Les représentants de la majorité des psychiatres souhaitent une CSI* indépendante, ouverte, sensible à la réalité d’une clinique rencontrée tous les jours, respectueuse des diversités, humble devant la complexité.
Nous vous proposons d’échanger, d’approfondir cette question lors de la réunion syndicale qui clôturera nos journées de LYON qui se dérouleront du 3 au 6 octobre prochain. Vos avis nous permettront d’affiner les positions de l’AFPEP-SNPP concernant cette négociation cruciale.
Dr Patrice Charbit
DPC : Développement professionnel continu
CSI : Commission Scientifique indépendante
HAS: Haute autorité de santé
CNQSP: Conseil national de la qualité des soins en psychiatrie
SPH: syndicat des psychiatres des hôpitaux
SPEP Syndicat des psychiatres d’exercice public
SMPOPSPP : Syndicat des médecins psychiatres des organismes publics, semi-publics et privés .
IDEPP Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique
Collectif