On a envie de dire que Freud avait un père réel, Jacob ; symbolique, das Reich ; imaginaire, Vienne. Et puis on pourrait dire aussi bien, un père S, Jacob ; R, Vienne ; I, das Reich.
La combinatoire pourrait être poursuivie avec le sentiment que cette rotation était effectivement à l’œuvre chez le Viennois. Son rêve fait à l’occasion de la mort de Jacob : « on est prié de fermer les yeux/un oeil» peut aussi laisser supposer une duplicité d’appartenance, fort économique puisque Œdipe ne s’en retrouverait jamais qu’éborgné.
Voire une triplicité gagnante si, arrivé en haut de l’Acropole, c’est Jacob qu’on aveugle en lui en mettant plein la vue.
Il est vrai qu’il aura fallu d’abord vaincre la phobie d’aller à Rome, c’est-à-dire (?) de prendre place au lieu dont il ne peut se réclamer, qui ne veut pas de lui, interdit.
Mais pour Schlomo quel est le père qui interdit ?
En tous cas, L’homme Moïse, roman historique est une contribution majeure à la question de savoir si le père est Autre ou bien étranger.
Pour la réalisation de notre colloque, appel est fait à l’intuition, à la documentation, à l’analyse des collègues.
Charles Melman
Interventions
Claude Landman : Introduction
Lionel Bailly : Les pères de Hans
Maria Belo : … un désir qui ne soit pas anonyme
Norbert Bon : Le père freudien entre grand homme et petit papa
Cristiana Fanelli : Qu’est-ce qu’une fille a à attendre d’un papa ?
Claude Jamart : Ecritures de l’enfant-mort : deuxième tour
Angela Jesuino Ferretto : Les Uns … et l’Autre.
Patricia Le Coat : Freud, malaise dans la transmission ?
Ali Magoudi : Le silence des pères
Marc Morali : La varité des pères
Etienne Oldenhove : Moise égyptien : hérésie et RSI
Jean-Jacques Tyszler : Les Moïses
Bernard Vandermersch : « Au commencement, le meurtre ? »
Johanna Vennemann : Quel Moise – Quel « heim » pour la psychanalyse ?
Invités
Pierre Bruno : Sig
Françoise Gorog : Cinquante ombres de Grey ou la suspension des papas de Freud
Crédit photo : Max Ernst « Capricorne » (1948), agence photographique de la RMN