La psychanalyse ne se transmet pas, disait Jacques Lacan. Elle est une façon d’entendre pour qui a acquis « la conviction de l’existence de son inconscient » (Freud). Façon de ne pas être trop dupe que la fréquentation d’un autre étant passé par le même chemin vous a permis de saisir. Au point de surprendre à qui s’adressait votre discours et ce que ce dernier scellait des désirs insus et des signifiants dont votre langage vous assujettissait.
Contrairement aux psychothérapies, la psychanalyse n’existe pas. Elle se fait.
La psychanalyse se fait là où l’individu ne cesse de se refaire à l’identique de ses aliénations. La psychanalyse défait, pour qui en prend le risque, ce qui trop le refait. Mais le psychanalyste, qui lui existe, se doit d’agir sans nuire à ce qui pour l’autre se construit comme de lui-même.
Pour la raison que la psychanalyse n’existe pas, elle ne peut s’ordonner ni se prescrire, mais seulement se travailler, façon de se faire aussi, là où son inexistence est à l’épreuve du discours qui lui donne consistance. C’est dire que ce qui la structure procède de ce qui la met en question, ce qui est conforme à l’enseignement de sa pratique.
Les institutions psychanalytiques sont les seuls lieux où la psychanalyse qui n’existe pas trouve à se défaire de ce qui n’existe que trop.
La psychanalyse qui n’existe pas est la condition pour qu’advienne du psychanalyste.