La maladie infantile de la psychanalyse
La pratique non-réfléchie de la cure laisse croire au praticien que
1) La sagesse est liée à l’abstinence, immobilité et mutité en faisant partie
2) L’extraterritorialité est sa position idéale. Il en résulte en société un personnage égaré, bouche fermée, mais le regard lourdement sentencieux. Ou bien, par réaction sans doute, un interventionniste à tout crin, conseilleur mais pas payeur.
Il manque un Plaute pour décrire ces figures dont, remarquons-le en passant, ne faisaient partie ni Freud ni Lacan.
Car ils savaient que la mortification de l’Autre – le culte du père mort immobile et mutique – fait partie de la névrose et qu’il s’agit dans la cure de le ranimer pour renvoyer le patient à sa responsabilité.
Personne ne fut plus fantaisiste que Freud dans la direction de la cure ni plus remuant que Lacan, y compris, bien sûr, dans l’adresse publique.
Il y a pourtant encore des collègues prêts à se pincer le nez devant toute forme d’activisme, la création de l’E.P.h.E.P., par exemple. Vous pensez, permettre à l’étudiant honnête de s’informer et de se former au déchiffrage du psychisme, c’est pas orthodoxe. Nous leur conseillons la lecture de deux ouvrages qui viennent de paraître chez Odile Jacob : d’Alice Massat, Le succès de l’imposture, et de Manuella Rebotini Totem et tambour, toutes deux élèves de l’École. Ils verront que leur orthodoxie a sérieusement vieilli.
Charles Melman
Jusqu’au 18 mai la galerie Pierre Brullé, 25 rue de Tournon Paris VIè expose les œuvres de Maître AKEJI (Kyoto) le merveilleux graphiste qui enthousiasma Lacan.
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