La maison des Babayagas
19 mai 2003

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VINCENT Denise
Billets



Je viens d’apprendre que les Babayagas, en Russie, ce sont des sorcières qui racontent des histoires aux petits enfants et qui parfois les mangent.

Des femmes retraitées ont décidé de vivre ensemble à Montreuil et de créer un lieu pour vivre : la Maison des Babayagas pour y finir leurs jours. Je me suis intéressée à ce projet parce qu’il privilégie l’idée de responsabilité des femmes âgées dans notre société et qu’il propose à ces femmes un lien de solidarité.

Pas de doute que nous avons une espérance de vie plus longue que celle des hommes et que la plupart du temps nous sommes plus toniques et actives au même âge que nos collègues masculins.

La maison des Babayagas de Montreuil accueillera environ 35 personnes disposant chacune d' »un chez soi ». Ces femmes habituées à la militance, se proposent une réflexion sur leurs possibilités de travail avec les associations locales animant la vie de quartier.

Des projets allant dans ce sens semblent se dessiner ailleurs et particulièrement en Allemagne et en Belgique.

C’est une autre solution à celle du maintien à domicile à tout prix où les personnes âgées vivent dans l’isolement, solution déjà plus humaine que celle des maisons de retraite où la seule perspective est celle de mourir.

On peut supposer qu’à refuser l’assistanat, ces femmes en vivant collectivement s’aideront à bien vieillir ensemble… et à bien mourir.

Grâce à l’alphabétisation, la transmission des savoirs, le soutien scolaire aux enfants, les Babayagas seront ouvertes sur l’extérieur. La ville de Montreuil met à leur disposition un terrain où elles voudraient installer une ferme écologiste pour un projet pédagogique.

Ce qui m’a paru aussi très intéressant dans l’appellation Babayagas, c’est cette idée que des vieilles dames peuvent être un peu sorcières, c’est-à-dire inventives, mais aussi que, faute d’aliment à leur inventivité, elles peuvent être des « dévoreuses » qui font très peur aux petits et aux grands.