La leçon italienne
12 mars 2013

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MELMAN Charles
Billets



La leçon italienne

Deux faits semblent à retenir de l’élection italienne. Le 1er est que le vainqueur est un clown. Sa fonction dans l’histoire a toujours été de dire au roi sa vérité, notamment que celui-ci risquait d’apparaître comme la véritable représentation de la clownerie s’il oubliait le caractère de semblant de son rôle. Or M. Monti avait bien oublié le semblant du sien puisque sans mandat populaire et pour satisfaire les autorités de Bruxelles, il a voulu imposer à son peuple une amputation financière qui ne pouvait plus être prise que comme un traumatisme, et non comme une restriction collectivement perçue comme nécessaire et donc agréée. L’auguste aujourd’hui c’est bien M. Monti. 

Le 2ème fait est plus intéressant encore. Notre clown a fait sa campagne électorale en direct, dans la rue ou sur internet. Pas de tiers intermédiaire donc, mais un modèle de relation duelle entre citoyens, dispensée donc de tout intermédiaire, dont l’État. Et ce sera faute de participer à sa gouvernance avec un programme convenu que nos indignés vont maintenant se disperser au Parlement et rejoindre le répertoire classique.

On peut en tous cas remercier les électeurs italiens de rendre publique la recherche de nouvelles formes de gouvernance démocratique, même si plane le risque du retour violent d’une autorité qu’a coutume d’établir le consensus par la force.

Charles Melman