Initiative STOP DSM
La parution récente aux Etats-Unis du DSM V a suscité des levées de bouclier massives, en France mais aussi dans les pays anglo-saxons, l’Angleterre et les Etats-Unis eux-mêmes. Toutefois, comme nous le mentionnons dans un article ci-joint, aux Etats-Unis les réactions « contre » sont diverses et surtout issues de divers points de vue. Ainsi certains scientifiques « officiels » trouvent « dépassées » ces échelles d’évaluation, ceci pour proposer une classification neurobiologique des plus organicistes de ce que l’on n’ose plus alors appeler les maladies mentales, mais les erreurs cérébrales ! Bientôt dépassés les débats sur les DSM ? Toujours est-il que certains psychanalystes se sont mis à la tache, non pas pour « dénoncer » essentiellement ce DSM « nouveau », mais aussi pour établir une classification internationale validante basée sur une psychopathologie cohérente, traditionnelle enrichie. L’ALI participe à ce mouvement dont nous donnons ici un aperçu.
Depuis octobre 2010, Patrick Landman, psychanalyste à Espace Analytique a réuni régulièrement à Paris un groupe de psychiatres et psychanalystes, de divers horizons, pour rédiger un manifeste critique du DSM. Initiative pour en finir avec le carcan imposé du DSM, avec le souci d\’un retour à la clinique, une clinique basée sur l’observation et sur les propos des patients, d’un retour au débat et à la pluralité des références en psychiatrie. Ce manifeste a été signé par plus de 3000 personnes. De nombreuses soirées-débats ont eu lieu à Paris et en province.
Deux journées d\’étude STOP DSM, ont eu lieu le 5 novembre 2011 et le 20 octobre 2012 à Paris.
Parallèlement dans le monde (USA, Brésil, Argentine, Espagne, Angleterre) d\’autres actions et mouvements se développent pour modifier, critiquer ou demander le retrait du DSM 5. Deux appels au boycott ont été lancés aux USA et en Angleterre auxquels nous nous sommes associés.
L\’ALI s\’est engagée dans le mouvement STOP DSM. Geneviève Nusinovici, Jean-Jacques Tyszler et Louis Sciara participent aux réunions du groupe qui ont lieu chez Patrick Landman.
Les interventions, débats, publications, se sont multipliés dans les revues spécialisées et dans la presse internationale.
Nous proposons ci-dessous des liens vers des documents dont certains introduisent la controverse. Le livre de Steeves Demazeux, paru récemment, est une approche raisonnée de celle-ci, il tente d’argumenter les points de vue sans afficher à priori un parti pris.
Nous souhaitons rappeler que l’établissement de classifications internationales en psychiatrie, à plus forte raison lorsque celles-ci tiennent lieu de « clinique » et « d’enseignement », n’est pas indépendant loin de là de la considération apportée aux citoyens, que nous sommes. Et cela témoigne d’un rapport à l’autre, qui type le discours de nos sociétés et fondent ainsi un à-venir, ici inquiétant.