Hommage à Solange d’un compagnon de route
Solange exerçait sa bienveillance non pas d’une place maternelle – ce qu’elle réservait à ses enfants – mais d’une place d’analyste. Avec Solange nous n’étions jamais à l’abri d’une remarque qui venait déranger notre prestance imaginaire. Qu’elle soit ici remerciée d’avoir eu ce courage de venir nous bousculer sans pour autant se départir de l’intérêt sincère qu’elle portait à chacun. Notre collaboration à Alef a commencé dès son retour du Brésil où elle vécut quelques années et elle n’a jamais manqué de partager avec nous cette expérience de vie qui éclairait notre vie sociale en métropole, vie sociale qu’elle décryptait avec pertinence. Inspirée par une solide culture psychanalytique ses vues cliniques étaient toujours pour nous d’une aide précieuse. Elle ne se départait jamais d’une exigence dans tous les domaines, y compris et surtout dirais-je dans son expression, écrite en particulier. Sa familiarité avec la lettre ne l’a-t-elle amené à proposer un nom à l’association que nous avions créé avec son aide? Ateliers de lecture et d’études freudiennes, ALEF, alors que nous évoquions à la suite de Lacan les travaux de Cantor. Les ateliers qu’elle animait ou auxquels elle participait trouvaient leurs références comme tous ceux de l’association dans les travaux des collègues de l’Ali et de Charles Melman en particulier. Je suis profondément reconnaissant envers Solange de s’être engagée dans l’exercice de la psychanalyse et de sa transmission, dans l’intérêt de tous.
à Gignac, le 04 septembre 2023
Bernard Frannais