Claire Feltin Caumel nous a quittés.
Elle est partie le mercredi 2 juillet 2025.
Depuis quelques temps, elle faisait au mieux avec sa maladie, toujours arrimée à la vie de façon tenace.
Claire comptait. Elle était praticienne de la psychanalyse. Sa formation, qui n’était ni médicale ni psychologique, contribuait sans doute au fait qu’elle soit au plus proche d’une analyse laïque. Cela avait son prix pour un jeune interne en psychiatrie.
Tous les jeudis matin, nous fréquentions un même salon d’attente. Après nous buvions un café et parlions. Elle participait très activement au travail de L’ Association Lacanienne Internationale et de L’ A.L.I. Rhône-Alpes. Elle a fait un enseignement, est très souvent intervenue dans nos colloques, écrit de nombreux articles.
Elle a fait sa propre analyse avec Jean- Paul Hiltenbrand puis plus tard avec Charles Melman. Notre groupe d’analystes, déjà avant de s’appeler Ali Rhône-Alpes, était animé par un solide transfert de travail à l’égard du séminaire de jean- Paul Hiltenbrand et aussi plus tard à celui de Charles Melman.
Claire comptait. Elle s’intéressait aussi au fonctionnement même du groupe, qu’il puisse rendre possible un travail collectif et peut-être même le favoriser. Elle a ainsi été très proche de Jean-Paul Hiltenbrand, d’une certaine façon le secondait en assurant différentes tâches.
Elle a eu très tôt un intérêt particulier pour les rapports possibles entre la psychanalyse et le travail social. Une idée de l’analyse laïque faisait qu’elle était toujours au tranchant des questions, ce qui n’allait pas bien sûr sans quelques vagues.
Claire comptait. Sa vie, sa famille, ses amours, ses proches…. Elle était une très grande lectrice. De nos maitres, de la littérature. Bien-sûr Duras et quelques autres… Avions un goût partagé pour la rubrique des faits divers et des affaires du monde. Toujours à déchiffrer pour essayer de répondre aux turbulences du lien social, aux orages du monde annoncés si ce n’est promis. Occasion d’échanges vivants, incessants.
Grande marcheuse aussi, elle aimait beaucoup les montagnes, sa Savoie natale.
Claire comptait. Elle nous manque déjà.
Ciao Claire.
Jean-Luc Cacciali