4 JUIN 2023
Hommage tardif à Charles Melman
Monsieur Melman,
Je suis venue, rue des Archives, il y a cinq ans . Pas pour une demande d’analyse, un analyste j’en avais un et je n’en ai eu qu’un. Mais avec mes embarras d’inscription(s), mon côté gauche et mal…adroit et un désir en suspens …J’y vais ou non comme analyste ? Cette question c’est dans votre lieu que je suis venue la poser. C’était écrit et déterminé par mon histoire personnelle et familiale. Très tôt sur le divan j’avais dit « un jour, j’irai causer à Melman » , sourde à mes propos . Trois décennies se sont écoulées entre ces mots lancés et aujourd’hui … Tard, respecter son temps, est-ce une tare ? Je retiendrai de nos rencontres votre manière d’interroger, votre façon radicale de trancher, vos questions précises et sans appel, l’emploi vif de certains pronoms, les regards esquissés et puis vos affirmations ponctuées d’un « Alors, pourquoi ? je ne sais pas …moi ! » . Quatre rencontres ont suffi. A l’issue de la quatrième et sur le pas de la porte vous m’avez posé cette question que j’étais venue vous poser. Ma surdité a cédé, Plus le choix il fallait y aller et travailler, c’est de mon côté cette place et cette responsabilité-là ! Cette question il était important que je l’entende, moi, je ne savais pas… encore. Et pour l’avoir accueillie, je vous remercie, en ce lieu.
Aurore HOANG-DI RUZZA