Dysphorie collective est une expression utilisée par Durkheim en 1912 : c’est ainsi qu’il nommait notre malaise dans la société, un état de malaise collectif. Il opposait ce terme à un état d’euphorie collective qu’il serait bon pour l’humanité d’atteindre : eh bien nous y sommes car aujourd’hui on nous promet une sur humanité. Il ne s’agit plus de l’homme qui tente d’arraisonner les révolutions proposées par le progrès. Le but est de s’affranchir des contingences et d’échapper à la loterie naturelle. Les différentes formes de consommation, d’hybridation, de greffe, toutes ces nouveautés qui intègrent science, technoscience nous promettent un avenir prométhéen à porter de main. Le film d’Emilia Perez est une allégorie surréaliste, tout à fait réaliste qui transforme un monde maffieux en un avenir rayonnant et l’advenue d’un corps glorieux et trans dans les chants et les danses, qui auraient émerveillé les plaisirs et les jours de Proust.
Nous avons été, nous analystes, appelés, sollicités par tous ces discours ambiants, ces circulaires ministérielles, ces nouvelles lois comme celle, récente, sur la modification du patronyme. Le très amusant Preciado, alias Béatrice, nous a dit, lui, qu’il fallait « débinariser » la psychanalyse, n’être ni l’un ni l’autre, et cette hydre s’élargit en même temps qu’elle nous désigne comme des vieux réacs, et beaucoup sont tentés de défendre leur moi imaginaire pour ne pas tomber dans les fosses dites réactionnaires.
Dans les attaques du dit patriarcat, l’attaque de l’idéal du moi au profit d’une inflation imaginaire d’un moi idéal est majeure, car il nous est proposé tous les jours de participer à une incroyable épopée de l’Homme en quête de la maîtrise de lui-même, mieux : du dépassement de soi dans une visée transhumaniste cautionnée par la science et reprise politiquement, en particulier par nos amis anglo-saxons.
Cette incroyable épopée a sans doute toujours existé. En démocratie moderne chaque sujet a tendance à vouloir se prendre pour un roi, alors que le maître absolu, le maître ultime aujourd’hui c’est bien la science à travers ses prolongements, les technosciences, même si certains d’entre nous peuvent simultanément (je ne dirai pas en même temps) défendre non sans raison que la science est politiquement neutre. Mais ce sont aussi les technosciences qui permettent de vous alléger du poids de votre corps, du réel de votre corps, et de vous en rendre maître, de faire advenir un maître sans idéal.
Et l’évolution du progrès n’est plus d’aider l’homme : Rimbaud l’avait pressenti : la crevaison est en marche, ce n’est pas Macron. Le progrès n’accompagne plus l’Homme mais lui propose le trans humanisme et par là de quitter l’aléatoire de l’humain, ce qu’on appelait la loterie. La résistance bien fondée, raisonnable ne tient plus quand il n’y a plus de père pour dire non. C’est la leçon du nazisme. La marche se fait sous le signifiant maître de la science et l’utopie vire à la dictature. L’addiction permettait de cacher le symptôme, et continuait à appeler. le dopage est un évitement total et propose une surhumanité. Le corps n’appartient plus au fantasme : il est passé à la marchandise et Google pense plus vite que nous. La pulsion verse dans la pulsion de mort.
Ce qui est nouveau c’est l’offre dans sa dimension d’utopie réelle qui est proposée à chacun de le soulager de sa condition de parlêtre qui le condamne au manque et à l’imperfection. De ce malheur inhérent au parlêtre, la solution trouvée jusqu’à notre époque avait été l’amour. Ne l’oublions pas et plus tard Rimbaud le redira : l’amour est à ré inventer. Cela semble être complètement d’actualité.
Mais il me semble qu’on n’en prend pas le chemin. Dans son dernier livre : « le plan hors sexe » Monette Vacquin caractérise trois temps dans l’histoire récente de la sexualité : les deux premiers, l’homme voulait encore arraisonner le progrès ( le premier est celui de la maîtrise de la fécondité par la pilule, le second celui de la PMA), le troisième temps est bien autre : il est le passage de la science à l’idéologie en proposant la procréation trans. Quelle place pourrait prendre l’amour là-dedans ? On est loin aussi d’un surmoi procréatif. On voulait amortir le sexe, on va vers l’asexualité et le baby crack. je dirai : pauvres femmes ! elles qui se voulaient le beau sexe, à vouloir l’égalité parfaite sans reconnaissance d’une quelconque différence, ne se sont-elles pas tout simplement fait blouser en se retrouvant partie prenante de l’exploitation sociale et d’un système de consommation généralisé ?
Olivier Rey dans son livre « Leurres et malheurs du transhumanisme » nous met en garde : « Les promesses de la science sont autant de leurres destinés à nous faire accepter l’artificialisation croissante de nos vies ». Je rappelle l’étymologie du mot artifice qui est ruse et tromperie. Quel sera l’avenir de cette nouvelle illusion ? Nous aurons souvent l’occasion d’en reparler.
Après avoir annoncé qu’on ne fait plus les enfants maintenant comme on les faisait dans le passé, j’avais fait il y a quelques années à Chambéry cette annonce incroyable : « la procréation est trans ». Eh bien c’est déjà dépassé ! les choses vont ou trop vite ou pas assez ! Mme Butler nous annonce dans « Défaire le genre » que la parenté est homosexuelle. Elle annonce aussi la fin de la différence des sexes. Elle écrit que la procréation serait homosexuelle, la parenté de même et que nous nous éloignons de cette hétérosexualité « nécro-politique hégémonique », comme le dit notre grand théoricien de la transidentité qu’est Preciado qui se dit « fugitif de la sexualité, transfuge du genre, dissident du régime de la différence sexuelle »…
En voilà donc des bonnes nouvelles, enfin des enfants vraiment moïques ! Et le symptôme, cette vieille lune, n’est même plus détourné comme c’était le cas avec les addictions : il sera abrasé, neutralisé et bientôt forclos.
Je reprendrai aussi un point que j’ai eu l’occasion d’évoquer dans nos travaux à l’ALI et en particulier dans un texte intitulé : « se doper pour être » qui date de 2019. Ce point est le suivant : Le sexe n’a pas toujours été sans avoir besoin d’un dopage, différent selon les époques et les cultures. On appelait cela l’érotisme, sous toutes ses formes, licites ou illicites, officielles ou pas, je laisse votre mémoire revenir là dessus : aujourd’hui ce dopage, il l’a trouvé dans le genre. Comme le dit Marty, « le genre est le dernier grand message de l’occident envoyé au reste du monde » . J’en ai fait le syntôme de Mme Butler, car on ne peut pas parler comme cela. Et fort probablement demain on ira chercher pour ces mêmes raisons ce dopage dans le transhumanisme, avec l’intelligence artificielle à la clé.
le genre comme dopage du sexe, c’est par là aujourd’hui qu’on veut retrouver jouissance et euphorie.
L’euphorie attendue par le genre est de deux ordres :
– d’une part l’annulation de toute incongruence entre le corps et l’esprit : cette lutte correspond à la lutte ancestrale contre la dysharmonie du corps et de l’esprit . Vous n’êtes pas sans savoir pourtant ce que Freud, comme Lacan, nous ont dit de cette dysharmonie inhérente à l’inconscient et du rapport des hommes et des femmes : le non rapport sexuel, nous dit Lacan ?
– d’autre part une sorte de dopage autour de la question du langage : en effet les LGBTQI et plus veulent changer le corps mais aussi la langue, accusée d’être le reflet et le véhicule d’une époque patriarcale, par la domination historique et grammaticale du masculin sur le féminin. Preciado nous donne le ton : il s’agit de faire tomber « le mur de Berlin de la langue ». Il faut bien dire que tout ça n’est pas complètement inexact.
Commençons par le plus simple : la langue
On veut ramener le langage actuellement à une fonction de communication alors que tout démontre l’incommunicabilité des humains entre eux et d’eux même à eux même. Ils sont pourtant les seuls animaux dont les corps soient parasités par le langage, c’est à dire par des signifiants, ce qui a pour conséquence que l’identité est toujours pour l’humain une question. Le langage constitue le sujet lui-même et fabrique les moyens de sa jouissance (C’est un drôle d’outil , Esope l’avait pressenti, le plus mauvais des outils nous disait Lacan, celui de la « com » aujourd’hui bien sûr !).
Et la jouissance trans, qui est à considérer comme un tout fermé sur une identité close, n’appelle plus aucun questionnement mais se soutient simplement de convictions, de revendications et de mots d’ordre.
Et alors là, dans les dires, c’est vraiment la fiesta : c’est la griserie d‘inventions lexicales, d’innovations syntaxiques qui ne sont pas sans rappeler les innovations langagières des enfants et des adolescents : avec des mots en cis (cisgenre, , cis passing) , en pan (pansexuel) ou avec le a privatif (asexuel ou aromantique), des mots empruntés à l’anglais (outer, drag queen ou stealth), ou des anagrammes ( comme terf, amab ou afab). Si vous voulez vous mettre au point de ces innovations langagières, je vous recommande la lecture du lexique publié par le planning familial qui prétend édicter un code de bonne conduite avec, c’est un comble, les mots à utiliser et ceux à proscrire si on ne veut pas apparaître transphobe ou tout simplement ringard.
En matière syntaxique nous avons le grand débat ouvert par l’écriture inclusive et en particulier son fameux découpage par le point médian. L’écriture inclusive est sensée donner aux femmes plus de visibilité, en féminisant les noms pour sortir les femmes de la domination masculine (ce qui nous vaut d’entendre Mme Hidalgo se faire appeler « madame la maire »…AÏE maman ! il y a doublon !) Je n’insisterai pas là-dessus si ce n’est pour souligner la volonté tyrannique, dictatoriale qui accompagne ce travail sur la langue, qui s’autorise non seulement à édicter des recommandations ou des interdictions d’usage de certains mots (père et mère, masculin/féminin bien sûr comme binaire, transsexuel comme pathologisant, queer comme insultant, etc..), mais aussi à remettre en question les corpus littéraires ou historiques dans l’annulation des temporalités. Une autrice, une auteure, une écrivaine, je ne sais, conseillère à la Mairie de Paris, écrit dans son ouvrage intitulé « Le génie lesbien » qu’elle ne lira plus un ouvrage écrit par un homme !…on parle d’euphorie, Je soulignerai l’hubris militant, parfois trop gai qui l’accompagne.
Cela pourrait paraître à certains anecdotique, excentrique voire exotique si cela n’avait conduit des organismes publics ou une entité comme le CRISP Ile de France, à penser nécessaire d’édicter des codes de bonne pratique envoyés à tous les professionnels de santé ou des lexiques à destination de leurs usagers : on peut citer pour le « fun » la commission européenne qui préconisait dans un guide, heureusement retiré précipitamment, parmi de multiples recommandations la remise en question de l’usage du mot Noel dans l’expression « vacances de Noel » comme discriminant pour les autres religions, ou, toujours dans le lexique trans édité par le planning familial qui, entre autres florilèges définit l’assignation à la naissance comme ceci : « A la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris si l’individu est un garçon ou une fille » . Si cela peut rendre euphoriques certains, d’autres apprécieront la plaisanterie, autre dimension du langage comme le disait Freud.
Au-delà de la polémique sur le sexe des mots qui marque surtout l’ignorance de la différence entre le mot et la chose, dont il résulte que les mots n’ont pas de sexe mais un genre grammatical, que restera-t-il de tout cela ? certainement quelque chose car la langue reflète la société mais pas une tyrannie idéologique, et je rejoins ce que nous dit Jean Claude Milner à ce sujet : « A ceux qui croient qu’en généralisant l’écriture inclusive on aura changé la réalité je répondrai qu’ils retrouvent très exactement ce que Marx dénonçait comme idéologie : l’image inversée de la réalité…Croire qu’en manipulant les signes inscrits sur un support on change le monde, c’est pire que de l’idéologie, c’est de la pensée magique : le temps des runes est revenu ».
En ce qui concerne le corps, l’euphorie par le dopage du sexe passe par le remodelage du corps, par l’hybridation des corps,par des pratiques transgressives en tous genres (mais pas toutes bien sûr car il y a de la morale dans le genre quand même!) et par le dopage chimique.
Se doper pour être, bien sûr, c’est le must par rapport à la fragilité de l’être en errance par rapport au phallus. Alors pourquoi m’assignerai-je à un sexe, à une coupe, à un manque ? Tout cela est triste et dépassé. Nous savons que l’illusion, en se donnant un corps artificiel, est la sortie du cadrage du corps hors du fantasme dans ses faillites, hors du semblant donc. Cela fait partie d’une « sportivation »* actuelle de la société, dans une véritable ivresse de la communion de masse. Et cet impératif devient un dû !
Il faut y croire à une possible harmonie du corps et de l’esprit ! l’inconscient est dysharmonique, Freud et Lacan n’ont cessé de le dire, aujourd’hui c’est un énoncé transphobe. Mais il y a l’illusion du miroir : on tarde parfois à s’apercevoir du leurre, qu’il est toujours à refaire. Car n’oublions pas que le désir narcissique se renouvelle dans cette image de soi, , dans cette ivresse de la spécularisation en faisant l’économie d’un moi divisé, mais aussi dans l’ivresse de la communication de masse en suivant cette propagande médiatique sans division, celle de l’auto-nomination du genre sur le sexe. Et c’est être transphobe que de ne pas y croire.
Je rappellerai aussi que dans ce fantasme d’incréation du sujet par lui-même, l’enfant, échappant aux parents, n’a plus à se poser la question de son engendrement : le genre est fait pour effacer l’origine et les lois qui veulent soustraire la décision de transformation à l’autorité parentale vont dans ce sens. Le bonheur transhumaniste est un dopage dans le but d’user à la corde la raison ou l’éducation en évitant de passer par les mauvaises arcanes de la transmission familiale.
S’y rajoute la promesse d’appartenance à un collectif dans la mutualisation des « moi aussi », des « mee too », et la promesse d’une pleine jouissance, fut-elle victimaire. Car le remodelage des corps, forme actuelle du transhumanisme, s’accompagne au passage de l’abolition de la sexualité, ce qui ne fait pas , vous le remarquerez, l’objet de beaucoup d’explications de la part de nos praticiens transitionneurs, or très souvent, de ce côté-là, la fête est plutôt finie !
Dopage et euphorie : ces 2 notions ne sont pas sans lien et pourraient paraître être du domaine de la fiction dans un temps où les symptômes non seulement ne sont pas recouverts ou arrasés par les technosciences mais se multiplient : mais quels symptômes ?
* Isabelle Queval : « Le corps aujourd’hui » ou « le sport : le diable au corps »
Cette dysphorie met le corps au bord du gouffre, où se joue la vie et la mort. C’est un point singulier où la fiction commune serait salvatrice. En ce point se rejoignent à différents titres les dysmorphophobies que nous connaissons bien, nous les analystes, par exemple dans les anorexies qui accompagnent le plus souvent la question trans : un mauvais corps, pas le bon corps, un corps trop gros. On peut savoir qu’en ce lieu de détresse l’intime n’est plus que cet « extime », haine et violence du prochain et le sexe honni. Je ne cesse de le répéter : Il est intéressant de leur faire entendre, à ces petites anorexiques, pour qu’elles retrouvent des limites autres, qu’il ne s’agit pas de TCA (trouble du comportement alimentaire) mais de TCA (trouble du comportement amoureux)
Je voudrais à ce propos vous dire un mot d’une petite patiente, tentée par une transition , qui vivant avec sa famille en expatriation, est prise depuis son enfance dans trois langues : laquelle est la bonne ? elle ne le sait pas mais elle me dit : « c’est trop triste ». L’amour, bien sûr, elle ne sait plus où c’est. « Il faut un monde meilleur » dit-elle. « Avec un peu de bonheur ? » lui dis-je et elle me répond : « oui, avec de la joie». J’ai l’idée sur cette question qu’il faut s’aimer dans une langue, comme il faut aimer son inconscient. Or nous assistons là aux impasses d’une mondialisation qui malgré nos proximités creuse les écarts entre nous : le prochain est de plus en plus étranger. La globalisation n’allait pas entrainer le père universel bien sûr ! Alors ?
J’avais introduit dans des journées sur la toxicomanie que le dopage était aujourd’hui une forme de l’existence moïque, c’est à dire que le moi enflé se retranche complètement dans une sorte d’illusion. Un dopage généralisé, pour tous s’est mis en place aujourd’hui : les médocs, les herbes, mais aussi la médecine et les greffes. C’est avant tout un retranchement du sujet, comme l’addiction, au profit d’une illusion et d’une artificialité d’être. L’addiction permettait de cacher le symptôme, et continuait à appeler. le dopage est un évitement total et propose une surhumanité. Le corps n’appartient plus au fantasme : il est passé à la marchandise Ce pourquoi, plutôt que de parler de dysphorie, terme qui a pour défaut d’étiqueter, et de situer les choses dans un contexte victimaire, il est plus juste de parler d’euphorie du genre (je dis bien du genre et non pas de genre).
Donc tout est prêt pour un dépassement et une amélioration de soi dont l’abus se joue alors dans le réel. L’hormone et le bistouri sont là. Et tout ça s’avance vers une « sémiologisation » généralisée : Les jeux d’étiquetage de la langue en parallèle avec une sémiologie des corps, la productions d’archétypes et autres artéfacts sur ce marché planétaire de la jouissance nous entrainent dans des métonymies, dans des récits artificiels démultipliables à l’infini : le bazar du genre est une invite à participer à un carnaval permanent. On est bien loin de la métaphore, je dirais assez vernaculaire, qui permet séparation et articulation de la différence sexuée qui reste fondamentalement une différence discursive, et qui est la condition d’acceptation du corps. Freud, lui, nous disait que l’anatomie n’est pas le destin car ce n’est pas une différence anatomique mais discursive.
Quelle est la contrainte pour l’humain ? JP Lebrun l’a évoqué, je le reprends simplement et systématiquement : la différence des sexes (Homme et femme , père et mère) a très mauvaise presse et doit être dépassée pour réaliser un véritable affranchissement du sujet dans son être. Or il faut comprendre :
Ce carnaval du genre est non seulement, comme le souligne fort justement Jean Pierre Lebrun, l’affirmation d’une toute puissance infantile, l’omnipotence des enfants qui se déroule sur un déni, dont on sait les dégâts dont elle est source quand elle perdure dans l’adolescence et même ultérieurement, mais nous pouvons formuler, nous analystes, que c’est le rapt de l’énigme du langage car on voudrait que l’intime soit aujourd’hui sous contrôle social.
J’irai plus loin aujourd’hui : partant du constat de cette exubérance sémiologique aussi bien que linguistique qui manifeste en fait ce que l’on peut appeler une réaction thérapeutique négative sous forme d’une sortie du langage, une misologie comme l’avait appelé C. Melman, je fais l’hypothèse que l’euphorie du genre nous propose un état maniaque social qui se propose, à partir de la levée au niveau des individus des embarras du sexe et de ses contraintes, de quitter le désastre de l’humain, cad l’aléatoire comme le disait C. Melman, dans un hors sexe comme le dit Monette Vacquin qui va de la pilule à la PMA au trangenrisme absolu que permettrait enfin la police illibérale du langage.
Je m’en tiendrai là, laissant la place aux échanges que cette hypothèse, je pense, ne devrait pas manquer de susciter. Puis qu’hier notre président a rappelé l’alliance de travail entre l’AMCPSY et l’ALI, j’ai pu recenser à travers les livres publiés par l’AMCPSY qui vous sont proposés à côté, que sur ces dernières années nous avons accompagné ces changements sous les titres de ces ouvrages : « qu’est-ce qui fait trauma ? », « les trois impossibles », « l’exil », et le dernier sur ‘les violences »