Séminaire d’été 2012

Paris 29, 30, 31 août et 1^er septembre 2012

ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent, 75007 Paris 

Étude du Séminaire 1974- 1975 de Jacques Lacan : RSI

RSI, le nœud borroméen, opère une rupture radicale dans l’enseignement de Lacan. Loin de se refermer en un système, avec le nœud borroméen, cet enseignement subit une remarquable refonte.

Sous le coup de la trouvaille du nœud, Lacan remet en question, avec enthousiasme, non seulement la théorie de Freud : réalité psychique, complexe d’Œdipe, modèle du sac de la seconde topique, mais aussi sa propre théorie : privilège du Symbolique, place centrale du Nom-du-Père et du Phallus. Se faisant lui-même dupe du Réel qu’il vient de découvrir avec le nœud, il en explore pas à pas les conséquences : effets du coinçage et du serrage plutôt que de la coupure, place centrale de l’objet a, situation hors corps de jouissance phallique, hors langage de la jouissance de l’Autre, à entendre comme un génitif objectif, hors Réel du sens qui résulte du recouvrement du Symbolique et de l’Imaginaire. Lacan situe dans le nœud la triade freudienne : inhibition, symptômes, angoisse, d’une façon particulièrement éclairante, chacun des trois étant l’effet de l’intrusion d’une dimension dans une autre. 

Il insiste pour que l’on ne prenne pas le nœud pour un modèle du Réel, il s’agit en effet du Réel lui-même. C’est « une écriture réelle ». Les trois « dit-mansions » du nœud sont rapportées à la consistance, au trou, à l’ex-sistence, elles-mêmes présentes dans chacun des ronds.

R.S.I. ne se borne pas à une exploration formelle du nœud borroméen, il fourmille d’indications cliniques qui en sont la conséquence, de formules percutantes à en faire notre « usage ».

La considération de la topologie du nœud devrait nous permettre de critiquer une pensée dominée par la géométrie du sac, c’est-à-dire par l’imaginaire du corps. Par exemple, dans la première leçon, Lacan nous dit que nous sommes conduits par cet imaginaire à penser que si un ensemble est inclus dans un autre ensemble, il serait nécessairement plus petit ‒ « imbécillité manifeste », nous dit-t-il, provoquant en nous la honte de notre propre débilité. Cet imaginaire du sac nous empêche ainsi de concevoir que si l’ensemble des nombres naturels est bien inclus dans l’ensemble des nombres rationnels, il n’est pas pour autant plus petit, puisque l’un et l’autre ont le cardinal de l’infini dénombrable.

Dans notre lecture critique de R.S.I., pourrons-nous suivre le conseil de Lacan de nous faire « dupe du nœud, d’en user bêtement » et d’en déduire toutes les conséquences ? ‒ tâche qui nous répugne forcément, si ce nœud est bien le refoulé primordial, le Réel même.

***

PROGRAMME 

Cette année, l’étude du Séminaire RSI sera scandée par des lectures de fragments de leçons. Ces fragments, choisis pour leur difficulté, donneront lieu chacun, à un commentaire de 10 minutes suivi de discussion.

Autre innovation : Trois ateliers réunis sous le nom « Exercices d’écriture », afin de permettre un travail en groupe limité, à ceux qui s’intéressent particulièrement au versant mathématique de ce Séminaire. Ces ateliers auront lieu le jeudi et le vendredi de 14 h 30 à 16 h 00 en parallèle avec la séance plénière.

Charles Melman et Marc Darmon seront discutants tout au long des 4 jours de ce séminaire d’été.

Les fragments de leçons du séminaire seront lus par : Christelle Gachon, Jean-Pierre Rossfelder, Flavia Goian, Bernard Vandermersch. La pagination indiquée est celle de la dernière version du Séminaire RSI publié par l’ALI.

Mercredi 29 août

Matin 

Président : Jean-Jacques Tyszler

Marc Darmon : Introduction

Nicolas Dissez : Le refoulé original

Pause

Lecture : leçon du 10/12/74, p 13-14 : « je voudrais cette année vous parler du réel… ». Commentée par Bernard Vandermersch

Christian Fierens : Existence et ek-sistence

Après-midi

Président : Jean-Luc Cacciali

Lecture : leçon du 10/12/74, p 25-26 : «  Un point que je suggère… » jusqu’à la fin de la leçon. Commentée par Alain Harly

Colette Brini, Paule Cacciali, Dominique Janin-Duc : Nouages d’enfance

Pause

Lecture : leçon du 17/12/74, p31 : « Et c’est en cela que je prétends… » (l’erre de la métaphore). Commentée par Esther Tellermann

Henri Cesbron-Lavau : Transcrire RSI

Jeudi 30 août

Matin

Président : Bernard Vandermersch

Lecture : leçon du 21/01/75, p 63 : « L’important est la référence à l’écriture…Il ne faut pas que l’exception traîne chez n’importe qui… Un père n’a droit au respect sinon à l’amour… ». Commentée par Marc Darmon.

Michel Jeanvoine : « Qu’un troisième les  noue de ce qu’ils ne soient pas noués »

Pierre Arel : Je n’existe pas !

Pause

Lecture : leçon du 21/01/75, p 64 : « Un femme d’abord, la question ne se pose que pour l’autre…Pour qui est encombré du phallus qu’est-ce qu’une femme ?… Elle est au regard de ce dont il s’agit tout à fait au même point que son homme. ». Commentée par Marie-Charlotte Cadeau.

Michel Heinis : Le dire comme nouage

Après-midi

Présidente : Martine Lerude

Lecture : leçon du 11/02/75, p 85 : « Il est certain que quand j’ai commencé… » jusqu’à la fin. (où il est question pour la première fois de suppléance). Commentée par Nicolas Dissez

Isabelle Dhonte : Le mythème du nœud borroméen : récit et hérésie

Pierre Gorges : RSI, notre trilogie à l’œuvre

Pause

Lecture : leçon du 18/02/75 p 92 : « Que dire ?…Qu’est-ce qu’un trou si rien ne le cerne ? » (trou, consistance, ek-sistence, schéma). Commentée par Jean-Pierre Rossfelder.

Cyril Veken : La lettre « a »

Vendredi 31 août

Matin

Présidente : Christiane Lacôte-Destribats

Lecture : 2 fragments de la leçon du 11/03/75, p 102 : « C’est ça les noms-du-père, les noms premiers en tant qu’ils nomment quelque chose comme l’indique – oui, comme l’indique la Bible ………il y avait une tradition, ça n’est pas venu de rien ». Et p 105 : « Voilà. Alors comment le symbolique…un animal c’est ça, c’est ce qui se reproduit. ». Commentée par Chantal Gaborit-Stern.

Pierre Marchal : Interprétation et jouissance

Norbert Bon : Le réel de l’effet de sens

Pause

Lecture : leçon du 18/03/75, p 129 : « Tout couple, tout ce qu’il ya de couple… Vérité avouée…». Commentée par Virginia Hasenbalg-Corabianu.

Marc Morali : Clivage et version-vers-le-père

Après midi

Président : Nicolas Dissez

Lecture : leçon du 18/03/75 p 130 : «Mais référez vous…» , jusqu’à la fin (à propos des 3 identifications freudiennes). Commentée par Martine Lerude.

Stéphane Deluermoz : De l’Autre au Tout-Autre ou l’énigme du nominalisme

Guy Voisin : Le parcours d’une cure

Pause

Lecture : leçon du 8/04/75, p 141-142 : «Dire qu’il n’y a pas de rapport sexuel….. cap à doubler.» ( Où il est question de prouver l’existence de Dieu). Commentée par Valentin Nusinovici.

Stéphane Thibierge : RSI : lettre, sens, et ce qui s’en fabrique

Samedi 1^er septembre

Matin

Présidente : Janja Jerkov

Lecture : leçon du 15/04/75, p 153 : « Encore ce nœud faut-il le faire ?….le signifiant fait trou. ». Commentée par Jean-Jacques Tyszler

Pierre Coerchon : Deuil, impossible et nœud borroméen

Luciana Maria Testa : « Un désir n’est pas concevable sans mon nœud »

Pause

Lecture : leçon du 15/04/75, p 160 : « le couple, bien sûr qu’il est dénouable, … C’est le père comme nom et le père comme nommant. ». Commentée par Flavia Goian

Pierre-Christophe Cathelineau : Trois et quatre ?

Après-midi

Présidente : Angela Jesuino

Débat avec : Patrick Guyomard, Charles Melman et Marc Darmon

Exercices d’écriture

Le jeudi 30 et le vendredi 31 aout, de 14 h 30 à 16 h 00,

En parallèle avec les séances plénières

Trois ateliers permettront un travail en groupe restreint :

1. Directeurs d’atelier : Pierre-Christophe Cathelineau et Alain Harly avec Stéphane Dugowson.

Intervenants :

Jean-Pierre Rossfelder : Manipulations du noeud à quatre, possibles, impossibles,  nominations.

Elsa Caruelle : Nœud de Freud et nœud de Lacan

2. Directeurs d’atelier : Bernard Vandermersch et Jean Brini

Intervenants : 

Jean Brini : Nœuds borroméens, cycles, entrelacs de Hopf

Olivier Archer : La solution imaginaire de l’équation phallique

Jean-Pierre Allais : Qu’est ce qu’un modèle ?

3. Directeurs d’atelier : Henri Cesbron-Lavau et Virginia Hasenbalg-Corabianu

Intervenants :

Viviane Le Pichon : Le bouton de décompression fait il nœud pour Julien ?

Christine Ginz : Quand trois ; »>