Guidé par l’équivocité Lacan reprend dix ans plus tard le titre du séminaire abandonné en 1963 « Les Noms du Père ». Si le nouage des trois catégories du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire devient la préoccupation primordiale, il nous faut néanmoins souligner l’utilisation du pluriel ; que sont les Noms du Père ?
Lacan veut répondre au diagnostic qu’il porte sur l’apathie de la praxis et de la théorie psychanalytique : sur la question du Père nous n’osons pas aller plus loin que Freud. Il dira son regret de ne pas avoir davantage pris appui sur l’étude de la Bible. La pérégrination dans le désert n’est pas réductible à des coordonnées de temps et d’espace ; il y a déjà une troisième dimension qui est le pacte de parole, l’alliance. Lacan note aussi la pluralité des noms pour dire Dieu.
Nous avons beau en parler savamment, l’idée d’une troisième dimension fait en nous résistance. Dans ce séminaire, Lacan utilise alternativement plusieurs présentations : la mise à plat du nœud borroméen, sa construction en volume, le dessus dessous du tressage « parce qu’un nœud, ça se voit, ça se fait, ça peut s’écrire ».
Précisons que notre ordinaire de névrosé n’est pas le nouage à trois ici proposé, car il y faut des conditions. Chacun sait intimement que l’on peut se trouver noué par la lecture, par un grand texte ou un poème. Le transfert analytique est lui-même nouement et l’on proposera que c’est le désir de l’analyste qui porte le Réel du troisième terme indispensable. Si bien que l’issue d’une cure est toujours incertaine ; la fin du transfert dont parle Freud n’est-il que retour à l’olympisme moïque ou ouvre-t-il à autre chose ?
Dans ce séminaire les quelques exemples cliniques viennent relier le sujet à un discours plus collectif ; ainsi l’étonnant passage sur le nouage religieux qui est en son fond perversion du nœud.
Certains mettent, comme ils le prétendent à partir de ce séminaire cap sur le Réel avec un radicalisme déconcertant.
Ne nous hâtons pas vers RSI et le Sinthome sans entendre au préalable les questions des Non-dupes errent.
« Mille e tre » nous attendent pour l’été.
Comme pour l’année précédente des réunions préparatoires ont eu lieu en Province et aussi à l’étranger. Chacun peut par ailleurs adresser ses questions ou ses réflexions pour le dossier de préparation.
Notre invité sera Patrick Guyomard.
Charles Melman sera le discutant de l’ensemble des journées.
Les présidents de chaque demi-journée présenteront en 15 mn les enjeux et les difficultés des leçons.
Les contributions ne doivent pas dépasser 15,20 mn pour que nous puissions garder le style de travail d’un séminaire avec des échanges.
L’événement d’un dire, RSI
Réflexions d’ouverture sur le nœud borroméen et ses conséquences dans notre clinique et notre pratique.
Claude Landman, Jean-Jacques Tyszler, Charles Melman
Leçons 1-2-3-« 4 »
« Freud était dupe du Réel, même s’il n’y croyait pas »
Présidente – Martine Lerude
Remarques d’Elie Doumit
Leçons 4-5-6
« Il n’y a de prise du travail inconscient que dans un discours »
Président – Pierre Marchal
Remarques de Nicolas Dissez sur le dire borroméen
Leçons 7-8-9
« Voilà la distance, la différence qu’il y a entre le dire vrai et la science du Réel »
Président – Jean-luc Cacciali
Remarque de Stéphane Thibierge
Leçons 10-11-12
« Le savoir, c’est pas pareil que la jouissance »
Présidente – Janja Jerkov
Remarques de Jean-Pierre Lebrun : Nommé à …la parentalité
Leçons 13-14-15
« C’est toujours d’une référence à l’écriture que ce qui dans le langage peut être situé trouve son Réel. »
Président – Cyril Veken
Matin
« C’est quand même du malaise dans la civilisation que procède toute notre expérience ». Le nœud borroméen et la clinique contemporaine
Président – Bernard Vandermersch
Atelier de topologie clinique avec Marc Darmon, Jean Brini, Pierre Christophe Cathelineau
Après-midi
« L’inconscient nous mène au-delà… »
Présidente – Angela Jesuino-Ferretto
Perspectives avec Patrick Guyomard et Charles Melman
Et les questions de la salle