Elle a quelque chose en plus"
26 novembre 2002

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VINCENT Denise
Billets



Après treize jours, treize heures et trente deux minutes, la britannique
Ellen MacArthur a remporté la course de la route du rhum à la barre de son
monocoque. Florence Arthaud, Isabelle Autissier s’étaient distinguées dans
la même discipline. Il n’en faut pas plus pour que les sportifs se posent
des questions. Comment se fait-il qu’en haute mer les femmes puissent
rivaliser avec les hommes ? Qu’est-ce qui fait qu’à matériel égal certaines
femmes sont les égales des hommes ?

Pour gérer les manoeuvres, un téléphone portable, un téléphone satellite, un
ordinateur portable et ses connaissances de la mer, Ellen MacArthur s’en est
mieux tirée que son compatriote Mike Golding arrivé second.

Je ne sais pas si ça vous étonne, moi, beaucoup… Mais je me dis qu’après
tout, depuis près d’un siècle, les femmes ont pris le pli de mener plusieurs
vies : professionnelle, familiale, ménagère et affective. Et peut-être la
mère d’Ellen qui travaillait à la campagne lui a donné l’exemple de gérer sa
vie sur plusieurs plans à la fois.

J’ai trouvé intéressant la manière qu’ont les sportifs de saluer cette
remarquable performance : « Elle a quelque chose en plus ». Mais quoi? « Elle ne
supporte pas de perdre un demi mile ni que tout ne soit pas parfait. Du
coup elle ne remet rien à plus tard. Elle est montée au mat pour réparer la
poulie du spinaker. Elle savait qu’il aurait été plus raisonnable
d’attendre, compte tenu des conditions, mais elle l’a fait immédiatement
parce qu’elle ne pouvait pas accepter que le bateau ne soit pas à 100% ». Et
ajoute le manager: « Elle a navigué de façon très nature ».

J’ai trouvé très joli et très sympathique ces propos de Marc Turner qui
l’admire manifestement. Quand il s’agit des hommes et des femmes les mêmes
questions reviennent toujours. Les femmes sont elles plus près de la nature ?
La différence, la petite différence, est-ce quelque chose en plus d’un coté ?
ou de l’autre ?