Lorsque Lacan fait du symptôme le rond quatrième, au début du séminaire Le sinthome, il propose une formulation nouvelle par rapport à celles qu’il a proposées précédemment à partir d’abord du nœud à trois, puis du nœud à quatre. Revenir sur ces formulations peut nous aider à préciser les enjeux relatifs au devenir du symptôme dans la cure analytique. Il commence ainsi le séminaire RSI en disant que l’inconscient peut être responsable de la réduction du symptôme, lequel symptôme est alors défini comme étant la jouissance que l’on a de l’inconscient. Cette réduction du symptôme passe alors par l’établissement qu’il y a une consistance commune du symptôme et de l’inconscient, qui sont les brins partant à l’infini du symbolique, qui fait une boucle qui se noue aux boucles de l’imaginaire et du réel. Cette écriture du nœud à trois va ainsi s’appuyer sur la distinction freudienne de l’inhibition, du symptôme et de l’angoisse, pour faire de l’inhibition un brin qui partage sa consistance avec l’imaginaire, du symptôme une consistance du symbolique, et de l’angoisse une consistance du réel. Ce sont ces trois dédoublements de consistance qui vont ensuite devenir, à la fin du séminaire RSI, les trois nominations imaginaire, symbolique et réelle qui par dédoublement complet en un quatrième rond, vont caractériser trois ronds à quatre différents. Il y a trois nœuds à quatre, et Lacan souligne brièvement qu’il est possible d’aller jusqu’au nœud à six, à savoir un nœud borroméen de trois faux trous constitués de l’imaginaire, du symbolique et du réel doublés de leur nomination inhibition, symptôme et angoisse. Aussi, plutôt que d’examiner le seul devenir du nœud à quatre avec la nomination symbolique, je vous propose de considérer ce qui peut se passer pour chacun des dédoublements au cours d’une cure, sachant que ces nominations peuvent être présentes ou absentes en différents temps, en différentes situations cliniques, et qu’il nous est difficile de considérer ce qui se passe pour les unes quand dans un temps de la cure un effet est obtenu sur une autre de ces nominations. Par exemple, si dans la cure une série de séances permet un bout de lecture du symptôme symbolique, est-ce que cela aura des effets sur l’angoisse et l’inhibition ? C’est là le quotidien de notre pratique, et cela dès les premières séances d’une cure. Il est banal qu’une cure commence avec une demande qui s’origine d’une nomination réelle, à savoir la nomination de l’angoisse et de ce qu’elle déborde de la jouissance Autre, de la jouissance du corps. La personne peut nous entretenir pendant longtemps des tensions qu’elle éprouve dans son corps, de sa perte de sommeil, de la fatigue qui s’ensuit, et rester ainsi dans une demande de type médical. De même, d’autres personnes peuvent nous entretenir de leurs inhibitions, mais aussi de leurs faits et gestes, de leurs comportements, que ce soit dans leur vie sociale, dans la façon de répondre à leurs besoins, et rester ainsi pendant longtemps dans une demande de conseil, de mesure de la balance bénéfices-risques. Mais nous avons aussi affaire à des demandes qui se fondent sur un savoir inconscient qui permet de dire : voilà il m’arrive telles et telles choses dans ma vie, il s’est passé ceci et cela dans mon enfance, je ne sais pas ce que cela fait ensemble mais j’aimerais bien chercher dans cette direction. Cette dernière demande, qui n’exclut pas les deux autres, est celle qui s’adresse véritablement à un psychanalyste, puisqu’il est malheureusement le seul dans notre social à soutenir cette tentative de lecture du savoir inconscient dans ce type de situation où un symptôme est en jeu. En cela, cette nomination symbolique du symptôme n’est pas équivalente aux nominations réelles et imaginaires, puisque c’est à partir d’elle qu’une cure analytique commence véritablement, et ce que nous constatons parfois hélas, c’est qu’il ne suffit pas qu’elle ait été présente dans les débuts pour qu’elle y reste. Des débuts de cure prometteurs en ceci que la personne a pu amener rapidement tout un travail de lecture de son savoir inconscient peut retomber assez vite dans la plainte de la nomination réelle, plus ou moins hypocondriaque, ou dans les récits des inhibitions et des petits plaisirs offerts sans que cette parole-là n’ait beaucoup d’effet.
Dans les rapports entre ces trois nominations, il n’y a pas seulement un rapport spatial, ce que l’écriture du nœud nous permet d’appréhender, mais aussi une relation temporelle qui nous oblige à considérer les déformations et les transformations du nœud, c’est-à-dire les changements qui conservent ou rompent les relations de continuité.
Ces trois nominations ne sont pas équivalentes dans leur relation au temps. La nomination réelle, l’angoisse, est ce qui déborde la jouissance de l’Autre, la jouissance du corps qui ne peut se dire. Elle est jouissance du réel, jouissance masochiste d’un réel qui ne manque de rien, et en cela elle est pure synchronie. La nomination imaginaire est ce qui déborde le sens. L’inhibition, et l’acting out qui va avec, est la mise en scène historique des va et vient de l’objet, des heurts et malheurs qui soutiennent une plainte, plainte qui est impossible au niveau de la nomination réelle. Par sa continuité diachronique, elle est ce qui assure le Un de sens, d’où la monotonie qu’elle génère au-delà de la variété des histoires qu’elle produit.
La nomination symbolique est ce qui déborde la jouissance phallique. Elle est le symptôme qui résulte d’une aliénation au signifiant Un, au trait unaire qui vise à une maîtrise du réel, et tout particulièrement au réel du corps, et qui d’échouer permet de produire un savoir dans le réel, ou plus précisément sur le chemin du réel.
Au possible d’un rapport à deux que laisse espérer la nomination imaginaire, la nomination symbolique dit non, elle fait que ça cesse de s’écrire, et que ça redémarre. En cela elle relance la production d’un savoir, l’invention d’un savoir inconscient qui vient faire bord au réel de la jouissance. Par-là cette nomination concerne la synchronie de la jouissance Autre et la diachronie du sens.
Pour préciser mon propos, je vais vous présenter quelques éléments d’un cas clinique dans lequel la nomination imaginaire a pris une telle importance qu’il a été difficile pendant longtemps de repérer où la nomination symbolique aurait pu jouer sa partie.
C’est un homme qui avait une trentaine d’années quand il est venu me parler. Ce qui dominait à ce moment, c’était l’angoisse. Elle était massive, lui prenant tout le corps, et elle imprégnait son récit, dont celui de deux scènes particulièrement angoissantes. La première remonte à l’enfance. Il en explique très bien les circonstances : il a été abandonné à la naissance. Il est le dernier d’une fratrie de cinq enfants, et comme sa mère a dû être hospitalisée en psychiatrie, son père l’a laissé à la D.D.A.S.S., lui seul, puisqu’il a continué à s’occuper de ses quatre premiers enfants. Il a été placé dans une famille d’accueil qui l’adoptera plus tard. La scène traumatique qu’il raconte se passe quand il a une dizaine d’années. Il est allé voir pour la seule fois de sa vie sa mère à l’hôpital psychiatrique, et il rencontre une femme assez dégradée physiquement, absente, et il n’a qu’un commentaire : la vue de son corps difforme lui a fait horreur.
L’autre scène est récente : il est seul avec une femme chez lui, et au moment où leur rencontre a pris une tournure plus sexuelle, il l’a violement mise à la porte, précisant que c’était le seul moyen d’éviter un malheur, à savoir qu’il la viole ou qu’il passe lui par la fenêtre. Et c’est à peu près tout ce qu’il peut dire de cette scène, après avoir ajouté qu’il n’a jamais eu de relation sexuelle avec une femme.
Dans ce temps premier de la cure, l’angoisse dominait très largement. Il pratiquait une automédication avec du hasch et de l’alcool, ce qui lui permettait avec l’appoint d’un traitement médical également, de pouvoir assurer son travail d’ouvrier dans le bâtiment. Il venait très régulièrement à ses séances, au cours desquelles il a précisé de nombreux points de son histoire tant avec sa famille adoptive qu’avec la famille qui l’a abandonné. Sur son présent, il disait être très soucieux de pouvoir accéder à une vie sexuelle, ce qui ne lui paraissait possible qu’avec une prostituée. Parallèlement à ces préoccupations, il en vint à dire qu’un de ses collègues de travail lui en veut, qu’il ferait courir des rumeurs sur sa vie sexuelle. Assez rapidement ces idées persécutoires prennent de l’ampleur ; il dit que ce collègue a créé un site Internet sur lequel des détails de sa vie sexuelle sont exposés, ce qui a pour effet que beaucoup de gens sont au courant, le reconnaissent dans la rue, et font des petits signes entendus sur son passage. Un délire de persécution s’est ainsi constitué et systématisé en un peu plus d’un an, lorsqu’il cesse de venir à nos entretiens. Il revient un an plus tard. La situation a peu évolué. Il travaille toujours, bien que la persécution dont il souffre soit plus présente que jamais sur les chantiers. Il s’est installé dans un petit village, loin de la ville, croyant fuir ses persécuteurs. Mais là aussi, il est reconnu dans l’espace public, on siffle sur son passage ou on le klaxonne ; le matin il trouve des crachats sur son pare-brise. Et puis il a complètement rompu les ponts avec sa famille adoptive qui continue à chercher à le joindre par courrier ou par téléphone, pour les même raisons délirantes : eux aussi ont participé à la mise en place du site Internet sur lequel est exposée sa vie sexuelle. Il se retrouve ainsi dans un isolement presque complet, rompu seulement par ses relations de travail maintenues malgré la persécution qu’il y éprouve, et ses entretiens hebdomadaires. Il est à noter qu’à aucun moment le psychanalyste n’a été inclus dans le camp des persécuteurs.
À son retour, il m’informe aussi qu’il a eu quelques relations sexuelles avec des prostituées, qu’il n’y a trouvé aucune satisfaction et qu’il ne souhaite pas renouveler l’expérience.
Mais très rapidement les entretiens vont s’installer dans une grande monotonie qui tient à ceci, que quoi qu’il fasse, quoi qu’il lui arrive, tout est ramené au même sens, à un sens Un, en l’occurrence qu’on le méprise pour sa vie sexuelle, dont tout le monde est au courant. De plus il ne laisse place à aucun doute, à aucun questionnement concernant ses interprétations. Je suis donc resté pendant longtemps très neutre, voire même silencieux, dans le souci de préserver la relation. Ce n’est que l’installation dans cet Un du sens qui m’a poussé à progressivement l’interroger sur ce qui pouvait l’amener à de telles interprétations. Sa réponse s’est fait attendre quelques semaines, mais elle était conforme à mes craintes : « Écoutez, si vous ne me croyez pas, je ne vois pas l’intérêt qu’il y a à ce que je continue à venir ». Je lui réponds alors qu’il est important qu’il continue à venir, même si nous ne sommes pas en accord sur tout, mettant en avant que s’il ne venait plus il se retrouverait dans une solitude totale, comme cela lui était arrivé après qu’il ait interrompu une première fois les entretiens. Il est revenu plusieurs fois là-dessus, toujours sur ce point que si je ne le crois pas ça n’a plus d’intérêt.
Quel est cet intérêt ?, si ce n’est de faire que dans une relation à deux, dans une relation imaginaire, nous fassions du Un, du Un de sens sur lequel le ramènent inlassablement ses interprétations. Au bout de quelques mois de cette confrontation dans laquelle il n’a jamais été agressif, il est toujours aussi interprétatif, et il amène un élément nouveau concernant son premier persécuteur. Parlant de ses interprétations, il ajoute : « Et tout cela à cause de monsieur Machin, parce que son père est reparti en Tunisie pour refaire sa vie ». Et il revient sur un conflit dans le travail qu’il avait eu avec ce collègue au moment où son délire a débuté. Je lui fais alors remarquer ce point, qu’il n’avait jamais dit, que ce père qui laisse son fils n’est pas sans rapport avec sa situation. À quoi il rétorque que : « Oui, mais moi, c’est ma mère qui m’a laissé ». Je lui fais remarquer, chose qu’il avait déplorée dans les premières années de la cure, que son père aussi l’a laissé. Il acquiesce sur cet abandon du père, et ajoute que cet abandon a été redoublé par le fait que son père adoptif n’est pas très présent, et qu’il laisse tout faire à Mme Mèril. Il appelle le plus souvent sa mère adoptive de son nom d’épouse, dont j’ai simplement transformé le nom en maintenant les possibilités d’équivoque sur le signifiant mère et sa masculinisation. « Il laisse Mme Mèril prendre toutes les décisions », ajoute-t-il avant de reprendre quelques éléments du roman familial de la mère adoptive, dont il avait beaucoup parlé durant les premières années de la cure, qui témoigne combien c’est une forte femme.
Ce que je ponctue en lui faisant entendre l’équivoque sur son nom d’épouse : « C’est Mme Mère-il ». À quoi il acquiesce sans retenue.
Il revient la semaine suivante, très affecté. Il parle d’un profond sentiment d’humiliation, qu’il ressent depuis longtemps. Depuis quand ? Depuis que son cousin lui a mis son sperme dans la bouche. C’est arrivé dans une espèce de bizutage pendant un camp scout, il avait onze ans. Et il ajoute que ce qui le dégoûte le plus dans le sexe, c’est le baiser. À la suite de cette séance il est revenu sur cette humiliation, et a précisé que ce qui est dit sur le site internet persécutoire, c’est qu’il se masturbe. Ce qui est calomnieux puisqu’il a arrêté. Il poursuit en racontant un rêve érotique où il fait une gâterie à une femme, qu’il commente en disant qu’il ne peut donner de plaisir à une femme avec son sexe.
Cette séquence clinique me paraît particulièrement propice à une lecture borroméenne, en ceci que suite à une stagnation particulièrement longue dans le Un de sens, un déplacement de la relation imaginaire a permis à la fois de dégager les difficultés majeures de cet homme avec la jouissance phallique, attenantes à un complexe avec le père qui était jusque-là masqué, et un sentiment d’humiliation qui est rattaché à un souvenir traumatique sexuel. Il y a ainsi un déplacement spatial, de la jouissance du sens vers la jouissance phallique, et un déplacement temporel, puisqu’à la diachronie monotone du délire interprétatif qui se referme sur le Un de sens, succède une ouverture vers le savoir inconscient qui est là présent et se trouve réutilisé à l’occasion de cette équivoque sur le nom d’épouse de sa mère adoptive. Il y a là une relance de l’invention par l’utilisation de ce savoir inconscient dont il avait fait usage à maintes reprises par le passé.
Autre point intéressant, cette stagnation autour du Un de sens s’est faite à partir de ce qu’il appelle une humiliation. C’est un terme qu’il affirme plusieurs fois, avec force, concernant ce traumatisme sexuel. Ce terme d’humiliation, Christiane Lacôte en a parlé dans un texte intitulé « Impact de l’humiliation sur le circuit pulsionnel » aux Journées sur les pulsions, en 2000. En partant de la question relative aux conditions de la mise en place d’une demande, qui est une étape dans la constitution de l’objet et du désir, et après avoir dit que l’humiliation est un vrai désastre subjectif, en particuliers les humiliations infantiles, elle pose la question de ce qui advient « quand la demande achoppe et qu’il n’y a …pas cette barre dont parle Lacan qui devient coupure et où la division subjective se défait dans la confusion ? …l’humiliation était la plaque tournante d’une désorganisation pulsionnelle… cherchons l’humiliation dans la paranoïa ». Et après avoir donné quelques notations cliniques à partir de la clinique des paranoïas notamment, dans lesquels elle précise comment ce désastre survient lors de l’émergence d’un désir en dehors de la subjectivation de ce désir et d’une élaboration phallique. Et c’est dans ce désastre subjectif qu’est à chercher l’humiliation qui, dit-elle, « est toujours l’écrasement de quelque chose qui n’a pas pu être demandé, et donc interdit ». Et elle termine par cette formulation : « Ne pas savoir demander, c’est le texte de l’humiliation la plus grande ». De situer ainsi la demande nous permet de faire aussi une lecture temporelle de la clinique borroméenne. À savoir qu’à la fixité de la nomination réelle de l’angoisse, qui est à corréler à l’instant de voir du traumatisme, et donc de sa synchronie, répond la diachronie d’une demande qui est demande d’être entendu, d’être cru, sur ce qui concerne son humiliation, d’être le déchet, le rebut de la jouissance qui tisse le lien social. Mais cette demande-là est sans effet. Il y faut un élément tiers, qui est à chercher du côté de l’inconscient, qui est un savoir sur le chemin du réel. Dans la leçon du 9 avril 1974, Lacan aborde ces questions avec le temps logique. Il parle de la nécessité d’un temps deux, à savoir que cela cesse de s’écrire pour que ça ne cesse pas de repartir… « Autrement dit, sur un ensemble de dimensions… comment trouver ce qui fait fonction-surface et ce qui, à mon dire, ferait fonction-temps du même coup ? Ce qui est très proche du nœud que je vous suggère »… « Le temps pour comprendre ne va pas s’il n’y a pas trois. »… « Ce n’est que dans l’après-coup de ces scansions qu’ils peuvent les faire fonctionner comme preuves. »
L’après-coup des scansions de ces séances, pour cet homme, je n’en ai que le début puisqu’elles sont récentes, mais il est déjà à noter ce déplacement quant à sa plainte. Lorsqu’il précise, suite au rapprochement proposé entre l’abandon par son père de son persécuteur et le sien, que lui a été abandonné par sa mère, il ajoute tout de suite après que ce qui a bien compté pour lui, c’est l’abandon par son père qui l’a non seulement placé à la D.D.A.S.S., mais qui n’a pas manifesté le moindre intérêt à son égard l’unique fois où il l’a rencontré, à l’enterrement de sa mère. Abandon du père qui a été redoublé par ce qu’il a repéré comme une insuffisance de son père adoptif, qui laisse sa femme prendre toutes les décisions. C’est là qu’il est repérable qu’il a un symptôme, à savoir une nomination symbolique bien constituée, et que cette nomination-là est susceptible d’être lue à l’aide du savoir inconscient. Et c’est par cette lecture, génératrice d’équivoques, qu’il peut à la fois se déprendre de ce Un du sens qu’il tient de cette nomination imaginaire, cette inhibition sociale massive qu’il éprouve au quotidien, et du Un réel de l’angoisse qu’il éprouve d’être comme il le dit en permanence sous le regard de l’Autre réel qui l’épie et le reconnait où qu’il soit.
Pour Lacan il s’agit de gratter le sens pour pouvoir accéder au réel. Mais le sens lui-même n’est pas toujours présent d’emblée. Pour ce patient, la stagnation imaginaire dans le Un de sens est contemporaine de la cure entreprise. Il avait fait un bref épisode délirant avant, mais c’est une fois qu’il a pu s’installer dans une demande et une historisation que le délire s’est installé. Le fait qu’il éprouve un tel sentiment d’humiliation, généré par des traumatismes répétés, impose comme nécessité logique qu’il trouve le temps qu’il lui faut pour déplier une demande qui n’a jamais reçu jusque-là qu’un accueil glacial. Ce sont là les prémisses posées par le temps logique à ce qu’une lecture du rond de la nomination symbolique, du symptôme, puisse se faire, et qu’une subjectivation du désir sur les bords réel, symbolique et imaginaire de l’objet puisse être assumée.