« Le Roi est mort, vive le [nouveau] Roi ! », a-t-on coutume de proclamer, afin que, pas un instant, ne soit laissée vacante la place du roi.

Pour nous, rien de tel.

Le vide créé par la disparition du Docteur Charles Melman, nous devons le respecter, nous devons nous en inspirer, nous devons le vivre.

Le vivre dans les larmes – une perte si grande, une douleur si vive – mais aussi dans le souvenir fécond de cet homme qu’aucun superlatif ne suffirait à décrire.

Vivre ce vide dans le souvenir de sa pensée, d’une envergure, d’une profondeur, d’une inventivité exceptionnelles. Dans le souvenir de sa bienveillance aussi, masquée parfois par une apparente sévérité, signe d’une exigence morale qui ne souffrait aucun compromis.

Le devoir juif de « Tikkoun Olam » (réparation du monde), le Docteur Charles Melman le remplit de manière exemplaire.

Il nous incombe à présent, par égard pour lui, de rendre vivante sa mémoire, nous montrant dignes, par notre investissement dans le travail et dans la vie, de l’héritage qu’il nous a légué – héritage d’intelligence, de courage, d’humanité.

Oui, que la mémoire du Docteur Charles Melman soit pour nous source de bénédiction !

Patricia Lang