Le Monde du 10 avril 2008 donne un article signé par Mme Dati, Garde des Sceaux, qui se prononce personnellement pour un renforcement des droits du beau-parent. Sans doute a-t-elle bien raison de renforcer l’autorité de celui dont les gosses disaient volontiers : "T’es pas mon père" lorsque le beau-père en question s’avisait de les gourmander, hélas pas mieux logé que le vrai papa.
Madame La Ministre nous dit que deux millions d’enfants vivent dans des familles recomposées, que le beau-parent devient un second père (ou seconde mère), qu’il participe à la vie de la famille. Or, insiste-t-elle, il n’a pas le droit. Il lui faut une autorisation pour conduire les gosses à l’école. Il convient donc de le faire rentrer dans le droit; pourquoi pas ? Un père in-law.
Citons : "Il est essentiel de faire évoluer l’exercice de l’autorité parentale. LE PARENT TIERS (sic) doit pouvoir accomplir les actes de la vie privée sans autorisation préalable". En droit, le parent tiers sera donc à part entière, soit sera la part en tiers ou la part entière.
Question : Peut-on, sans contrevenir aux lois du langage, avoir une part d’autorité parentale, sans l’avoir ipso facto en entier ? Nos oreilles sifflent, notre vue se trouble. La promotion du droit du parent tiers se fait au détriment du seul tiers parent connu jusqu’alors : le phallus, le père n’étant plus tiers depuis longtemps. Aucune logique dans ce nouveau droit basé sur les liens affectifs et l’intérêt de l’enfant.
L’autorité parentale pourra être transmise au beau-parent, en cas de décès du titulaire ou de la titulaire.
Le mot d’esprit, très juridique mais involontaire relevé par notre lecture, révèle le caractère purement subjectif du droit d’autorité parentale. Nous dirons : le droit à l’autorité parentale, opposé à ce qu’il était jadis : le droit d’autorité, fondé lui, sur l’objet.