En 1972, Lacan publie à l’hôpital Henri-Rousselle et dans Scilicet un texte intitulé "L’Étourdit". Contrairement au mode parlé du Séminaire, cet écrit, pourtant, nous parle du dire, par opposition au dit.
Trente ans plus tard – soit le temps d’une génération – que peuvent en articuler ses élèves ?
Christian Fierens s’est attelé à la tâche, avec brio, et nous livre sa Lecture de l’Étourdit parue aux Éditions de L’Harmattan fin 2002.
En une analyse très serrée et précise de ce texte dense, il suit pas à pas les différents concepts élaborés par Jacques Lacan :
– Le sujet de l’énonciation et le sujet de l’énoncé.
– Le signifiant qui représente le sujet pour un autre signifiant.
– Le discours de l’analyste et le discours de la mathématique
– L’ab-sens de rapport sexuel.
– Les formules de la sexuation
– Le pastout
– La topologie
(Ce n’est que par la suite que Lacan devait amener l’articulation borroméenne du réel, du symbolique et de l’imaginaire)
Les concepts sont abordés très méticuleusement dans un cheminement distribué en deux tours dits :
1. Le signifiant et l’absence de rapport sexuel
2. Le discours de l’analyste et l’interprétation
Le mérite de l’auteur est de suivre chaque point du tissage lacanien avec rigueur et ouverture en nous donnant les références qu’il a eu la patience de rechercher pour nous.
Il nous invite ainsi à (re-)considérer le texte de L’Étourdit dans sa lisibilité.
Christian Fierens fait oeuvre utile en amenant aussi ses propres questions.
Par delà cette lecture, il reste à chacun d’entendre l’énonciation de Lacan : "Qu’on dise… "