Au-delà de la curiosité provoquée par ce petit film, je vous propose de le regarder à partir des remarques suivantes, qui ouvrent des perpectives cliniques étonnantes.
1/ la musique que vous entendez est l'exécution de la partition, c'est à dire d'un écrit, logique, rigoureux qui met en application les règles harmoniques de la fugue. Tout n'y est pas possible. Il s'agit d'un discours sans parole, que le charme de la musique déguise en distraction. On connaît la fonction politique qu'il a pu faire valoir à différentes époques.
2/ Son renversement dans le contraire, soit l'exécution de la partition à l'envers, pourrait laisser croire qu'il s'agit d'une pure symétrie. Il n'en est rien, puisque cette prétendue symétrie vient buter sur un reste, irréductible dans la musique dite bien tempérée.
3/ La superposition des deux voix est donc à entendre comme la superposition d'un objet avec son image dans le miroir. L'écoute fait entendre une troisième voix et des écarts irréductibles que la mélodie recouvre, ce qui subvertit radicalement l'espace de la sphère. Nous sommes alors très proche de l'expérience qui consiste à écouter dans une égale attention ‘qu'on dise reste oublié…. dans ce qui s'entend’