Ecole Psychanalytique des Hauts-de-France
membre de A.L.I
Journées d’étude
Il était une fois…un enfant sans histoire ?
vendredi 9 et samedi 10 décembre 2022
23 rue Malus à Lille
P.A.F. : 60€ / 30€ pour les étudiants et chômeurs
Ces journées seront retransmises par Zoom. Le lien sera adressé à celles et ceux qui en auront fait la demande auprès du secrétariat ecolepsy.hautsdefrance.ali@gmail.com
et se seront acquittés, par chèque, du montant requis.
L’assertion « un enfant sans histoire », si elle pouvait être vraie, nous indique au moins deux éventualités qui peuvent d’ailleurs se supplémenter. Soit il s’agirait d’un enfant qui n’aurait pas accès à son histoire (quelles qu’en soient les raisons), soit cet enfant ne ferait pas d’histoire(s), et là encore, cette dernière proposition aurait plusieurs sens possibles.
Ces enfants-là, qui ne sont pas forcément silencieux, se rencontrent souvent à un moment de leur évolution qualifié classiquement de « période de latence » - comme si leur vie psychique restait en pause jusqu’à la survenue de la crise pubertaire. C’est pourtant au cours de cette période de dite-latence que le procès de la narration va prendre beaucoup de place dans leur pensée, établissant de multiples liaisons et déliaisons entre fiction et historisation, entre commun et sacré, comme entre ordinaire et merveilleux. C’est une lente construction qui s’élabore durant ce laps de temps sans éclats, dévolu aux ressassements et à la mise en jeu d’histoires fictionnaires en tous genres.
Depuis l’avènement de l’imprimerie l’appétence pour les histoires contées et leur répétition se matérialisait par la rencontre avec l’écriture et le livre. Cette rencontre, telle une épreuve initiatique, révèle son caractère traumatique en faisant parfois place à quelques créations symptomatiques. A ce jour, la plongée de l’enfant dans l’espace narratif se passe aisément de la lettre, pour laisser place à « l’image-mouvement » contrôlable du bout des doigts, sans mot dire... ou presque. On peut constater que ce nouveau mode technique d’entrée dans le langage et son écriture – la lecture n’offre plus la même richesse symptomatique : ce ne sont plus ici que la frustration et sa crainte qui occupent la plus grande partie du terrain... c’est le seul champ de la similarité plutôt que celui de l’altérité qui est ici interrogé, comme si la métaphore elle-même était questionnée, voire mise à mal, par la métonymie.
Que peut-on dire aujourd’hui de cette dite-latence psychique ? Comment se tisse et se détisse l’enfance de la psyché dans ses liens et ses ruptures à toutes ces histoires sans nom et souvent hors-texte si ce n’est hors-sujet ? Comment l’analyste travaille avec ces enfants en quête d’histoire(s) et porteurs de lettres en souffrance, archivées et estampillées a priori comme illisibles ? Comment ces modifications et soubresauts dans l’écriture des histoires singulières résonnent dans l’écriture – lecture de l’histoire sociale et vice et versa ?
Samedi 10 décembre