Séminaire : Avec le nouage borroméen
Mercredi 5 juin 2019
A propos de l’ouvrage de Jean-Daniel Causse, Lacan et le christianisme.
Je m’attacherai à revernir sur la question de la jouissance parce qu’il me semble que, pour aborder les rapports qu’il peut y avoir entre la psychanalyse et la religion chrétienne, c’est par la problématique de la jouissance qu’il convient de passer, nous conformant en cela à l’indication de Lacan pour qui le champ de la psychanalyse est précisément celui de la jouissance.
Nous tiendrons à Bruxelles, dans quelques semaines, des journées d’étude de l’ALI consacrées aux avatars contemporains de la sexuation. Dans le travail de préparations de ces journées, un des aphorismes de Lacan nous retenu : « Seul l’amour permet à la jouissance de condescendre au désir ». (Séminaire l’Angoisse, leçon du 13 mars 1963). Cette formule a l’intérêt de mettre en évidence le triptyque qu’il convient sans doute de ne jamais perdre de vue lorsqu’on disserte sur la jouissance : Amour/ Jouissance/Désir. Comment les nouer ? Comment les tenir ensemble ? Le nouage borroméen RSI pourrait-il nous offrir une piste ?
Ma lecture de l’ouvrage de Jean-Daniel Causse que je vais tenter de vous proposer, a été travaillée par cette question. C’est pourquoi je repartirai du deuxième chapitre de l’ouvrage de Jean-Daniel Causse, intitulé « L’amour du prochain et l’énigme de la jouissance ». Si le temps le permet, je ferai également référence au dernier chapitre « Qu’est-ce que la vérité ? » pour aborder la question du sens. Jean-Daniel Causse en parle en montrant, avec beaucoup de clarté, que la vérité décomplète le sens. Ce sens qui est comme l’écrit Lacan : « jouis-sens » à l’intersection du Symbolique et de l’Imaginaire. Ce nous qui conduirait à nous interroger sur le rapport qui peut exister entre
- le triptyque proposé par Lacan dans l’Angoisse et
- l’écriture, sur le nouage borroméen mis à plat, des trois jouissances, nécessairement partielles : jouissance phallique, Jouissance autre, jouis-sens.