À partir d’une clinique qui bouscule famille, école, société, les auteurs explorent ces notions universelles d’amour et de haine. Comment enfants et adolescents se « débrouillent-ils » de leurs engagements affectifs qui sont le lot de tout un chacun, à une époque où les réseaux sociaux, dans une circulation incessante en pervertissent le sens ?

L’amour et la haine ne sont pas des notions psychanalytiques mais s’expriment pourtant largement dans la famille, le social, la terre entière. Les jeunes ne cessent de parler d’amour et de haine : ce qui témoigne du travail d’identification à l’œuvre et de ce qu’ils supposent être le fondement possible de leur identité. Leurs propos font écho aux passions d’amour et de haine du monde adulte, passions auxquelles ils se confrontent, dans lesquelles ils sont plongés et où ils ont du mal à frayer leur chemin pour se faire reconnaitre dans leur singularité. Freud parle d’« ambivalence amour-haine », alors que Jacques Lacan a créé le néologisme « hainamoration » qui traduit bien l’intrication continue de ces deux mouvements passionnels. Ce terme rend bien compte de ce qui se dit au quotidien ainsi que dans le cabinet du psychanalyste.