Séminaire d’été 2016 – Jeudi 25 août.
Bernard Vandermersch, MC, L3.
Qu’est-ce qui fait matière (dans la pensée) ?
Dans cette leçon, Lacan utilise beaucoup le mot « matière » ainsi que « matériellement ».
Lacan affirme que ce qui fait matière dans la pensée, c’est le nœud borroméen, mais aussi que c’est l’étoffe de la métaphore. Que veut-il dire par « faire matière » ?
Dérivée de mater, materia ou materies, c’est la partie dure de l’arbre par opposition à l’écorce, puis bois de construction, et enfin matière (par opposition à esprit), cause, sujet, origine. Matière : opposée à esprit ou à forme, comme le féminin au masculin.
« La matière… dont la nature consiste en cela seul qu’elle est une chose étendue, occupe maintenant tous les espaces imaginables, et nous ne saurions découvrir en nous l’idée d’aucune autre matière(1). ». Mais contre Descartes, pour qui la pensée n’est pas de l’étendue, Freud laisse une note topologique : « La psyché est étendue, n’en sait rien. »
Disons tout de suite : « matière » semble concerner le Réel mais par le versant imaginaire du Réel.
Sur quoi fonder le Réel pour un sujet ?
Après avoir insisté sur la prégnance de l’image d’un semblable ou de la sienne propre dans la constitution d’un corps qui tienne, à partir notamment d’exemples tirés de la zoologie, Lacan a soutenu le primat du symbolique chez l’être humain nommé pour cela parlêtre(2). C’est que les moyens de la psychanalyse, n’étant que ceux de la parole, mettaient au premier plan l’ordre symbolique. Mais l’expression « parlêtre » désigne en fait un être que le langage évoque mais qui n’existe « réellement » que sous la forme d’un être en défaut, « un être à qui l’être manque (3)». Dès lors « réaliser son manque à être », est équivalent à « assumer son désir » et le Réel pour un sujet se présente comme fondé sur un manque et lié donc au désir. Remarquons que Lacan dit « manque à être » et non pas « manque d’être », ce qui précipiterait le sujet sur un dilemme fatal to be or not to be. En effet être, c’est anéantir le désir dans la réalisation d’un idéal enfin atteint et ce n’est guère mieux que ne pas être : démissionner par avance de toute réalisation de l’être.
Le Réel peut être dit « manque qui résiste » ; à quoi ? À toute totalisation dans l’ordre du sens, soit de ce qui résulte de l’effet des mots sur nos représentations. Réel désigne donc l’impossibilité de dire toute la vérité. On voit que ce Réel, source d’angoisse certes mais aussi de santé mentale, peut céder, ce qu’on appelle moment psychotique, moment qui fait dire au Président Schreber : « Tout non-sens s’annule ! ». Du fait même qu’il puisse céder, « casser », il faut donc bien a contrario concéder à la résistance de ce manque qu’est le Réel, une consistance.
L’invention du nœud borroméen situe cette consistance à deux niveaux : celle d’un ou de plusieurs fils et celle de la chaîne tissée de ces fils. Mais cela ne dit pas d’où ce Réel tire sa consistance surtout si, avec Lacan, on admet qu’il n’y a de consistance qu’imaginaire. L’Imaginaire du Réel suppose d’imaginer le Réel au sens d’impossible, ce qui n’est pas donné tout le temps à tout le monde.
Qu’est-ce qui, à défaut d’être, fait donc matière dans la pensée de ce parlêtre à qui l’être manque ? Soit, quelle est la forme imaginaire de la consistance de son Réel ?
On trouve deux réponses de Lacan dans cette leçon III qui se demande : « comment [il a pu lui-même] glisser dans le nœud borroméen pour [s]’en trouver à l’occasion serré à la gorge ». Je le, cite : « L’étoffe de la métaphore, c’est ce qui, dans la pensée, fait matière, ou, comme dit Descartes : étendue, autrement dit corps. »
Incidemment, Lacan inscrit le dire dans ces deux assertions, laissant entendre qu’il y a une consistance imaginaire du dire, voire qu’il faut le dire pour qu’il y ait consistance. D’où l’importance des prophètes en tout genre. C’est un des apports de ce séminaire que de ré-insister sur le dire.
De ces deux assertions, à suivre Lacan, nous pouvons conclure :
« Étoffe de la métaphore » et « nœud borroméen » sont deux sens différents d’une même chose, cette chose étant ce qui, dans la pensée, fait matière, mais aussi étendue, corps, ou, par le détour de l’anglais, matters, compte pour un sujet.
D’où l’importance primordiale de la métaphore quand bien même elle pourrait vous étrangler. Je ne tranche pas ici entre la métaphore statu nascendi d’un dire nouveau et les métaphores usées constitutives de nos langues. J’aurais tendance à penser que c’est la nature métaphorique de la métaphore, quelle qu’elle soit et non sa subtilité, qui est efficace ; les plus usées (proverbes) n’étant pas les moins actives(4). L’interprétation doit en briser la consistance en lisant autrement, en faisant équivoque.
Encore faudrait-il, dit Lacan, « que l’analyste se rende compte de la portée des mots pour son analysant, ce qu’incontestablement il ignore. »
La réponse suggérée par Lacan avec le nœud borroméen est donc que ce qui fait matière dans la pensée est, au-delà de la consistance des trois dimensions, un certain agencement de trous généralement serrés, bordés par des fils ou des cordes, soit la matière d’une étoffe ou d’un tissu.
Ce qui suppose une première métaphore, celle qui consiste à prendre le déroulement des pensées pour un fil. Ce que la langue confirme quand on dit « J’ai perdu le fil ». Le Réel lui-même dépendrait donc de cette première métaphore. Est-elle réductible à celle qui avait été élaborée dès le séminaire III comme Nom-du-Père ? On peut le penser en considérant la perplexité du maniaque constatant qu’il perd constamment le fil. Il réaliserait la Crachose(5) avec sa conséquence, l’Imaginaire se sauve et toute cette logorrhée n’a guère de sens. Mais cette première métaphore de la corde suppose, à mon sens, déjà un nouage des trois dimensions qui, seul, peut les distinguer en les opposant.
Et donc une deuxième métaphore, le tissu borroméen. Tissu très singulier.
D’abord il n’est pas fait du croisement de seulement deux fils, une chaîne et une trame, mais d’un nouage très particulier de trois dimensions réduites ici à trois fils.
D’autant plus étrange que les trois dimensions de l’espace dans lequel se tient (au double sens d’avoir lieu et de résister) ce tissu ne seraient autres, au dire même de Lacan, que celles qui prennent consistance, au sein de cet espace, sous la forme de ces trois fils. La matière de ces fils ou ronds de ficelle surgirait donc de cet espace qui les porterait en puissance jusqu’à ce qu’un sujet les réalise dans son nœud. Cet espace qui contient en puissance – ou pas – RSI est le discours de l’Autre.
D’autant plus étrange encore que la distinction de ces trois dimensions n’est pas assurée et que celle, dite Réel, n’existe que d’être nouée aux deux autres.
Enfin l’importance de ce tissu tient autant à ce qu’il résiste à la dispersion de ses fils qu’à la préservation des trous qu’il limite et qui sont les divers modes d’ex-sistence du sujet.
Un sujet n’est donc pas fait de matière mais d’un choix de trous – choix déterminé par le type de tissu – qui s’offrent à son existence, ou dit autrement, des circuits imposés par ce maillage de l’espace.
Cette sorte de relativité généralisée, au sens où aucune dimension ne peut se prévaloir d’aucune primauté, voire d’existence en-soi, mais ne se distingue que de convenir avec les deux autres, a déjà pour effet de déranger notre idée de la causalité. La cause supposée d’un sujet, supposée le précéder donc, est une cause perdue dans un trou, cause apparue après coup. Et si cette cause du sujet s’accroche à quelque objet de jouissance, lui déjà là avant le sujet, c’est à la condition que cet objet lui manque, au sujet.
Encore ce manque à jouir ne fait-il cause d’un sujet que s’il est métaphore de son existence. Autrement dit qu’il vienne dans ce trou commun aux trois consistances.
Cliniquement il convient que ce manque à jouir, cette limite quasi naturelle de la jouissance, rappelle Lacan, soit superposé au trou de la vérité.
Mesurons la différence de cet abord de la question du Réel (en tant qu’il est lié à la consistance imaginaire d’un nœud et donc d’un dire) avec celui de Freud. Le sexe fait-il matière dans la pensée ? Sommes-nous tous des turcs de Bosnie-Herzégovine ?
Lacan nous dit dans cette leçon III : « Ce qui me semble matériellement abusif [chez Freud] c’est d’avoir imputé tellement de matière au sexe. » Ce serait pour répondre à l’objection que son invention de l’inconscient puisse n’être qu’une « extrapolation », que Freud aurait dû, selon Lacan, recourir au concept de pulsion. Mais, pour Lacan, le concept de pulsion prend trop appui sur le sexuel : « Rien ne dit que quelque chose mérite d’être appelé pulsion avec cette inflexion qui la réduit à être sexuelle. »
Freud le reconnaît, il a fondé en grande partie son système sur une biologie un peu hypothétique, notamment l’opposition de pulsions sexuelles à des pulsions de conservation. Or, il faut bien dire que ce que la biologie nous enseigne, c’est que le sexe est une notion confuse, indéfinissable sinon qu’il ne concerne qu’une part des vivants et que ce qui s’en propose de plus incontestable se réduit à l’existence de deux – et seulement deux – types différents de gamètes impliqués dans la reproduction sexuée. Tout le reste, qui concerne le sexe des individus : sexe chromosomique, sexe anatomique, sexe hormonal, se disperse dans une joyeuse confusion. D’où l’auteur d’un livre exhaustif sur la question(6) propose de supprimer la mention du sexe sur l’état-civil, puisque la biologie n’apporte aucun secours à la définition du sexe. Livre exhaustif sauf que l’idée timide de plaisir n’apparaît qu’à la page 211(7) et qu’il n’y soit évidemment pas question de la sexuation de la jouissance. La science n’est que fantasme, dit Lacan…
Remarquons que le nœud borroméen est parfaitement neutre au regard du sexe mais que dans le séminaire XX, Encore, avant le développement de cette topologie nodale, Lacan a proposé une distribution sexuée des jouissances, aucunement fondée sur l’anatomie ou la physiologie, mais sur la topologie des espaces et le théorème du point fixe de Brouwer, autrement dit d’une combinatoire symbolique de l’espace. La jouissance phallique y est certes métaphorisée par celle du pénis mais sa répartition relève d’une formulation algébrique : « x. Fx, $x.`Fx/ ` »x. Fx, `$x.`Fx. Autrement dit homme, le parlêtre en tant qu’il se règle sur la seule jouissance phallique, femme, le parlêtre en tant qu’il se réserve une autre jouissance.
Le Réel de Lacan s’oppose au réel de Freud comme le manque au cœur du nœud s’oppose au plein du noyau de notre être. On l’a vu hier quand Freud évoque l’augmentation de la résistance en fonction inverse de la distance au noyau du refoulé conçu comme plein alors que Lacan voit plutôt le noyau de notre être comme un manque qui résiste. Il n’empêche que cela passe par l’Imaginaire qui lui donne consistance. Le sexe y est concerné mais au titre d’un impossible : « il n’y a pas de rapport sexuel, sauf entre fantasmes dit-il. » Mais y a-t-il un fantasme sexuel qui soit sexué, i.e. strictement spécifique à un sexe ? Il me semble qu’ici Lacan fait plutôt allusion au corps fantasmé : corps mâle et corps femelle, plutôt qu’au fantasme proprement dit. Il dira plus loin : « pas de rapport sexuel sauf entre générations ». Ce qui veut dire que le réel peut « casser » si quelque interdit sexuel entre générations ne l’assure pas. On sait que cet interdit s’est considérablement simplifié de nos jours fragilisant peut-être ainsi la fonction du sexuel dans le maintien du Réel pour un sujet.
Fantasme et métaphore
« Le fantasme du corps, dit-il, c’est l’étendue imaginée par Descartes ». L’étoffe de la métaphore, le nœud borroméen, c’est ce qui dans la pensée fait corps. Le fantasme du corps [formule à opposer à « C’est le premier corps du symbolique, qui fait le second (le corps au sens naïf) de s’y incorporer ».] Autrement dit, notre corps au sens naïf est une métaphore, comme le montre sa fragilisation dans la psychose.
« Toute géométrie est tissée de fantasme et du même coup toute science ». Pourquoi ? Parce que tout fantasme s’inscrit grâce à l’annulation de la présence du sujet : $. Ce pourquoi Lacan peut parler de l’immense désir qui porte la science tout en montrant qu’elle est incapable de le situer, ce désir, car elle se fonde sur une forclusion du sujet de ce désir, lequel ne manquera pas de réapparaître, souvent dramatiquement.
Le nœud borroméen n’échappe pas à cette remarque et il n’est manifestement pas sans rapport avec le fantasme de Lacan, si l’on note qu’il s’y trouve déjà sous forme quasi achevée dès le séminaire I sans pour autant y être reconnu par lui comme tel. On peut dire que ce fantasme-là, Lacan l’aura traversé avec l’errance qui s’ensuivit.
Je dirais avec Christiane Lacôte-Destribats que le tissu borroméen est aussi l’étoffe de la jouissance(8). Il en distribue les champs et en limite l’empire. Du fait de la jouissance, il y a de l’impossible à dire mais à l’inverse la jouissance de la parlotte se nourrit de l’impossible à dire. Lacan, analyste, l’affirme :
-« Je travaille dans l’impossible à dire ». [Et je reprends la leçon à son début]
– « Dire est autre chose que parler. L’analysant parle, il fait de la poésie…quand il y arrive – c’est peu fréquent – mais il est art, je coupe parce que je ne veux pas dire il est tard.»
– Je ne veux pas le dire mais vous l’entendez et que c’est pour moi le moment de conclure.
-« L’analyste, lui, tranche. Ce qu’il dit est coupure, c’est-à-dire participe de l’écriture, à ceci près que pour lui il équivoque sur l’orthographe [et grâce à ça] il sonne autre chose que ce qui est dit, que ce qui est dit avec l’intention de dire…»
– « L’analyste tranche à lire ce qu’il en est de ce qu’il veut dire, si tant est que l’analyste sache ce que lui-même veut ».
-« C’est pour ça que je dis que, ni dans ce que dit l’analysant, ni dans ce que dit l’analyste, il y a autre chose qu’écriture. »
– Bien sûr quand ils disent quelque chose…
Cet impossible à dire fait qu’il y a beaucoup de jeu pour la parole, notamment celle de l’analysant.
Mais il y a des limites à ce jeu et c’est la question de ce qui fait matière, de ce tissu qui serre.
Et comme pour montrer à quel point l’Imaginaire renforce la solidité du Réel du nœud, Lacan montre qu’à s’imaginer son corps sous forme torique, ce qui est accessible à quiconque en est arrivé au stade anal, cela en rajoute sur la solidité du nœud. En effet le tore-surface, à la différence du simple rond de ficelle, possède deux dimensions. Toute coupure qui concernera ses deux dimensions, comme une coupure signifiante en double boucle, laisse le rond intact. Mais une des coupures simples, celle qui est pratiquée dans celle des deux dimensions qui ne sert pas à faire tenir le nœud, laisse aussi le rond intact. Il n’y a pas besoin de retourner le tore pour le montrer. Mais comme Marc Darmon l’a rappelé hier, le retournement du nœud borroméen échange les axes du tore, ses deux dimensions. Cela pourrait expliquer pourquoi, si le transfert est un retournement du tore, il puisse aussi bien déclencher une psychose jusque là compensée comme il peut aussi bien contenir une psychose déjà déclenchée.
– « La suggestion du tore, [autrement dit d’avoir un corps digestif], en remet sur la solidité du nœud ».
Ce n’est peut-être pas sans incidence thérapeutique et peut justifier, si besoin en était, des techniques pour renforcer ou modifier l’image du corps. Ce qui est troublant c’est que l’anorexique cherchera plutôt sa consistance dans le déni de son tore-boyau. Sauf à considérer que c’est ce déni même qui renforce la consistance de ce tore.
Le nœud borroméen à 6 ronds
La leçon s’achève sur une dichotomie de chacune des consistances, ce qui revient pour le coup à doubler les ruptures possibles et donc à fragiliser le nœud. Ce nœud borroméen à 6 n’est pas de Lacan, mais, dit-il, c’est que « Je n’ai pas trouvé mieux [pour] imager métaphoriquement [ce dont il s’agit dans] la doctrine de Freud ».
Le couple pulsion-inhibition où le vécu corporel signale la tension habituelle dans le registre Imaginaire (alors que pour Lacan l’inhibition est au cœur même du désir).
Le Symbolique ici divisé entre Inconscient et Principe de plaisir. (Alors que pour Lacan le tissu du langage est aussi celui de la jouissance).
Le troisième rond, celui de la réalité, est ici divisé entre Réel et fantasme. « La réalité n’est constituée que par le fantasme et le fantasme est aussi bien ce qui donne matière à la poésie. »
Resserrons : La science, qui n’est que fantasme, c’est de la poésie ; la psychanalyse de Freud aussi, c’est de la poésie.
« Le fait d’avoir énoncé le mot d’inconscient, ca n’est rien de plus que de la poésie avec laquelle on fait de l’histoire. »
Et c’est l’occasion, avant de conclure, de préciser cette étoffe (de la métaphore) qui matérialise la pensée. « Le matérialisme historique [de Marx] c’est ce qui s’incarne dans l’histoire. Tout ce que je viens d’énoncer concernant l’étoffe qui constitue la pensée n’est pas autre chose que de dire exactement les choses de la même façon. »
C’est de la poésie qui a réussi dans l’histoire. La psychanalyse est aussi une poésie qui a réussi assez pour s’incarner un temps dans l’histoire, grâce à l’hystérie.
Avec le remaniement actuel de l’imaginaire du sexe, il y a du travail pour qu’une nouvelle poésie psychanalytique fasse à nouveau histoire, et pour cela situe préalablement de façon adéquate ce qui fait matière aujourd’hui pour un sujet.
En conclusion, je voudrais souligner la précarité du Réel lacanien, en tout cas sa contingence, lié à une écriture.
Je lis dans la leçon suivante, leçon IV : « L’écriture est un artifice. Le Réel n’apparaît donc que par un artifice lié au fait qu’il y a de la parole et même du dire. Et le dire concerne ce qu’on appelle la vérité. C’est bien pourquoi je dis que, la vérité, on ne peut pas la dire. »
L’apport de Lacan par rapport à Freud et la philosophie classique me semble de sortir d’une opposition statique nécessaire entre des systèmes d’oppositions dualistes et secrètement hiérarchisées sur le mode cause-effet pour une construction contingente à 3 dimensions.
Questions corollaires non traitées.
– Le nœud borroméen est l’étoffe de la métaphore. Cela complexifie la définition de la métaphore qui n’est pas simple substitution de signifiant créatrice de sens mais coincement d’un Réel, effet de sens Réel ?
– L’importance de l’Imaginaire pour résoudre les impasses réelles du Symbolique : le dire des révélations fait la matière des religions.
– La haine, qui semble avoir consistance de matière, est-elle, comme les deux autres passions, amour et ignorance, métaphore de l’être considéré comme plein ?
Notes
1. Descartes (René). Principes de la philosophie. II, P 22, Librairie philosophique J. Vrin.
2. Au point d’affirmer que c’est le corps du symbolique qui fait le corps, au sens naïf, de s’y incorporer. « L’Étourdit », scilicet 4, éditions du Seuil, 1973.
3. Lacan (Jacques). L’angoisse, Séminaire 1962-1963, éditions A.L.I.
4. R, S et I constituent l’écart maximal de la métaphore.
5. Nouage direct entre mot et chose, entre S et I, ce qui libère l’Imaginaire.
6. Hoquet (Thierry). Des sexes innombrables, le genre à l’épreuve de la biologie, Paris, Seuil, 2016. p.211 : « Pourquoi réduire la sexualité animale à la reproduction, alors qu’une abondante évidence naturaliste invite à prendre en compte sa dimension hédoniste ».
7. Sur 216 pages.
8. Chemama (Roland), Lacôte-Destribats (Christiane), Vandermersch (Bernard). « Le tissu du langage est aussi l’étoffe
Relecture : Érika Croisé Uhl, Louis Bouvet, Dominique Foisnet Latour.