Pour Janine
Janine Marchioni-Eppe nous a quittés ce jeudi 11 février à la suite de quatre années d’une longue et pénible période de maladie. Psychiatre de formation, elle avait fait partie des premiers membres de l’Association Freudienne Internationale. Elle exerçait à Chambéry mais aussi à Turin où elle avait largement contribué à constituer le groupe turinois. Elle avait aussi souvent participé aux activités de l’AFB.
Janine Marchioni-Eppe avait un sens clinique particulièrement fin et aiguisé. Ses interventions se soutenaient de ce qu’elle conceptualisait mais aussi et même surtout, c’est à partir de sa propre perception et de son propre trajet qu’elle se questionnait. Sans jamais céder à ce qu’il aurait fallu faire mais en s’accrochant toujours à ce qu’elle élaborait à partir de la rencontre clinique.
Sa pertinence à poser des questions difficiles était toujours au travail et jusqu’à ces dernières semaines, elle continuait à se les poser.
Ses forces l’ont cependant petit à petit abandonnée et son incapacité à encore recevoir ses patients lui a sans doute fait lâcher prise.
Je retiendrai d’elle sa présence amicale, profonde, intense, toujours accueillante et tolérante à mes élucubrations, entre autres ; certes bavarde mais jamais convenue ni complaisante.
C’est une amie que je perds et j’en suis profondément affecté car les vrais amis sont rares et avec le poids des ans, ils le sont de plus en plus et d’autant plus précieux.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à son mari, à ses enfants ainsi qu’à tous ceux pour qui elle comptait.
Jean-Pierre Lebrun
Janine Marchioni Eppe est venue à nous manquer. Collègue et amie de plusieurs d’entre nous à l’ALI, elle a dedié à la psychanalyse avec fermeté et énergie une bonne partie de sa vie, sans se laisser détourner nì arrêter par ses graves problèmes de santé.
Nous rappellons son intelligence fine, sa capacité de travail et sa disposition bienveillante en donnant souffle et expression au travail des autres, accordée au respect intransigeant de l’éthique qui la guidait. En particulier, elle a soutenu la transmission et la formation à la psychanalyse à l’intérieur de l’ALI, à Chambéry et à Turin, avec une participation constante et passionante et entrainante, en témoignant de la richesse d’une position d’analyste qui se veut toujours analysant.
Renata Miletto