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Responsables : Maria Roneide Cardoso, Roland Chemama, Luiz de Farias, Angela Jesuino
La psychanalyse a eu d’abord une réputation sulfureuse. Celle-ci était moins liée, sans doute, à ce qu’elle disait de la sexualité infantile, qu’à la subversion qu’elle introduisait dans la pensée, en démontant les illusions d’un sujet qui croyait décider librement de son destin. En faisant voir les pulsions et désirs qui nous déterminent, elle semblait du même coup les ériger en valeurs ultimes, et les proposer à ce titre à la société tout entière.
Il y avait bien sûr dans tout cela une sorte de malentendu, que l’approche lacanienne nous permet de mieux voir. C’est que le désir, au sens psychanalytique, suppose, pour sa définition elle-même, l’existence de la loi. Ne voit-on pas, de plus, que ce que la psychanalyse permet surtout de saisir, c’est qu’il n’y a pas d’harmonie naturelle entre hommes et femmes ? C’est cela que Lacan a pu énoncer de façon provocatrice en disant qu’il n’y avait pas de rapport sexuel. Il y eut ainsi une seconde étape, où les psychanalystes n’apparurent plus comme de dangereux révolutionnaires, mais comme de fieffés réactionnaires.
Nous n’en sommes plus là. Dans un monde où les choix de chacun semblent ne plus pouvoir être évalués, parce qu’il n’y a plus guère de valeurs qu’individuelles, la psychanalyse semble s’être banalisée, au point qu’on la confond souvent avec les psychothérapies adaptatrices.
Parvenons-nous, au point où nous en sommes, à maintenir dans notre pratique et nos théories le tranchant subversif de l’expérience analytique ? En quoi d’ailleurs consiste la force qu’elle conserve pour nous ? Nous essayerons d’en rendre compte tout au long de ce nouveau cycle de travail.